Fuerteventura, l’île rouge

Fuerteventura, l’île rouge

Loisirs, Voyage

Lundi nous avons passé la journée à Fuerteventura, une autre île des Canaries. Nous avons pris un ferry et fait un tour en bus avec un guide. Visite express donc, mais très sympa. Ici ce n’est pas le noir qui domine, mais la couleur rouge. En effet, on est seulement à une centaine de kilomètres de l’Afrique et le vent du Sahara amène une poussière rouge qui se dépose partout (jusqu’à 2 kg/m2 !). Cette poussière rouge est très fertile, mais la plupart des cultures en terrasses sont maintenant abandonnées : le tourisme, plus rentable, a pris le pas sur l’agriculture. La seule chose qui manque cruellement à cette île, c’est l’eau. Il n’y a pas de sources, l’eau est produite par dessalinisation et n’est pas potable. Encore des paysages magnifiques sur cette île : dunes de sable blanc et plages à l’eau cristalline, volcans, montagnes, palmiers, plantations d’agaves…

Fuerteventura
Dunes de sable
Fuerteventura
Eglise de Pájara et son portail » aztèque » : panthères, serpents et têtes à plumes, symboles de la culture précolombienne, à côté de la croix
Fuerteventura
Volcans
Fuerteventura
Oasis de verdure au pied des volcans
Fuerteventura
Les palmiers canariens, très hauts, symboles de tout l’archipel
Fuerteventura
El Cotillo
Fuerteventura
El Cotillo, nouveau port et four à chaux restauré
Fuerteventura
Eglise de Betancuria, ville fondée par Jean de Béthancourt

 

Lanzarote, l’île aux 236 volcans

Lanzarote, l’île aux 236 volcans

Loisirs, Voyage

Si je devais vous décrire Lanzarote, je vous citerais trois couleurs : noir – blanc – vert. Noir comme le basalte, la lave pétrifiée et le sable volcanique qui recouvrent l’île. Blanc comme ses maisons immaculées enduites de chaux. Vert comme les volets peints, les vignes, les figuiers de Barbarie, l’aloe vera, les cactus et l’olivine (une pierre semi-précieuse issue des roches volcaniques).

Lanzarote est lunaire. Ses paysages sont à couper le souffle : cônes volcaniques, cratères, champs de lave, scories… Les grandes éruptions des 18e et 19e siècles ont complètement façonné le visage de l’île. A chaque virage on est stupéfait devant ce monde minéral et on devine la violence du cataclysme qui a secoué l’île. On a l’impression de voir les entrailles de la terre.

Lanzarote, c’est aussi de magnifiques plages de sable fin et doré avec des eaux turquoises (mais nous n’avons pas eu beaucoup le temps d’en profiter !).

Lanzarote enfin, est marquée par un homme : César Manrique, qui a laissé son empreinte partout sur son île natale et contribué à son unité. Peintre abstrait et architecte écologiste, il a œuvré pour des constructions utilisant des ressources naturelles et s’intégrant dans le paysage.

Vous devinerez facilement que je suis tombée sous le charme de cette île étonnante…

Lanzarote
Villa typique aux abords de Teguise, avec ses murets en pierres de lave et son jardin de cactus.
Lanzarote - La Cueva de los Verdes
La Cueva de los Verdes, grotte naturelle dans un tube volcanique formé lors de l’éruption du Monte Corona.
Lanzarote - Mirador del Rio
Vue sur l’île de La Graciosa depuis le Mirador del Rio, imaginé par César Manrique.
Los Jameos del Agua, grottes aménagées par César Manrique.
Lanzarote – Los Jameos del Agua
Lanzarote - mojos et papas arrugadas
Un incontournable de la cuisine canarienne : les mojos – sauces à base d’ail, verte à la coriandre et rouge au piment – accompagnant les papas arrugadas, petites pommes de terre cuites à l’eau avec beaucoup de sel, que l’on déguste avec la peau.
Lanzarote - Los Jameos del Agua
Los Jameos del Agua.
Lanzarote - Los Jameos del Agua
Los Jameos del Agua – Installation de César Manrique.
Lanzarote - La Geria
La Geria. Plantations de vignes dans les trous formés par les coulées de lave et recouverts de gravier volcanique. Les petits murets de pierres en arc de cercle protègent les cultures du vent.
Lanzarote - volcan
Un volcan
Lanzarote - El Golfo
El Golfo : cratère érodé par l’océan. Au fond du cône fendu s’est formée une petite lagune.
Heria
Heria
Parc national de Timanfaya.
Parc national de Timanfaya.
Lanzarote - Timanfaya
Parc national de Timanfaya.
Lanzarote - Fondation César Manrique
Fondation César Manrique
Lanzarote - Figuiers de Barbarie
Figuiers de Barbarie

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La fête de la Vierge des Volcans à Lanzarote

La fête de la Vierge des Volcans à Lanzarote

Loisirs, Voyage

Le 10 septembre à Lanzarote, c’est le début de la fête de la Vierge des Volcans à Tinajo. Nous avons eu la chance d’être là au bon moment et de pouvoir assister à cette fête populaire, célébrée en l’honneur de la « Virgen de los Volcanes », qui aurait stoppé le torrent de lave qui allait recouvrir le village lors des éruptions de 1730 à 1736. Tous les villageois se rendent à pied en procession jusqu’à l’église de Mancha Blanca, construite pour lui rendre hommage. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à Tinajo au milieu des canariens en costume traditionnel et de chars décorés tirés par des ânes. Nous avons même aperçu au loin un convoi de dromadaires ! J’ai été très touchée par la gentillesse des habitants, comme ce papy offrant des bonbons aux enfants. Tout le monde acceptait de bon cœur de se faire prendre en photo. Une foule joyeuse, un verre à la main, dansant au son du timple, une petite guitare typique de Lanzarote… Arrivés à l’église, une fête foraine était installée pour le plus grand plaisir des enfants !Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans Lanzarote - Tinajo - Fête de la Vierge des Volcans

La Graciosa, un coin de paradis !

La Graciosa, un coin de paradis !

Loisirs, Voyage

La Graciosa est vraiment mon coup de cœur depuis le début de notre périple. Un mouillage tranquille devant une jolie plage, avec les falaises de Lanzarote en face, ça fait déjà rêver. Quand en plus l’eau est turquoise et remplie de poissons peu farouches, je suis au paradis ! Mathilde a même eu la chance de voir passer un dauphin sous l’eau juste à côté d’elle alors qu’elle était en train de nager ! Les volcans qui dominent l’île offrent un paysage singulier, de toute beauté. Les ocres répondent aux bleus du ciel et de la mer. L’île n’est pas complètement déserte, mais il n’y a qu’un seul village à côté du port, habité par les pêcheurs et les touristes, et aucune route. Ici on se déplace à pied ou en taxi-jeep sur des sentiers de sable. Les marées nous offrent des paysages sans cesse renouvelés. La végétation est étonnante : des broussailles toutes sèches ou fleuries, des plantes cactées aux formes étranges… Je serai bien restée encore un peu sur cette île où il n’y a rien d’autre à faire que profiter de la nature… Je n’ai même pas eu le temps de la dessiner ! Mais Lanzarote nous attend…La Graciosa - Canaries La Graciosa - Canaries La Graciosa - Canaries La Graciosa - Canaries La Graciosa - Canaries La Graciosa - Canaries La Graciosa - Canaries La Graciosa - Canaries

Du 2 au 4 septembre : de Madère à La Graciosa

Du 2 au 4 septembre : de Madère à La Graciosa

Voile, Voyage

Encore une traversée épique !

Jour 1. Nous quittons la marina Quinta do Lorde en fin de matinée. Non loin de la côte, on aperçoit deux grands ailerons et deux souffles. Cela semble plus gros que des dauphins. Sans doute des globicéphales, mais ils poursuivent leur route sans qu’on ait pu voir leur tête ! Il y a un peu de vent, on met le génois. Assez vite, une vilaine houle fait tanguer le bateau. Et rebelote, le mal de mer fait son retour. Cette fois-ci nous sommes tous malades, excepté papa. J’essaie de me reposer pour que ça passe. Nous longeons les Ilhas Desertas, qui portent bien leur nom : de gros cailloux de lave brun-ocre. Puis on met le cap vers La Graciosa, une île des Canaries. En fin de journée le vent mollit et Sébastien veut mettre un peu de moteur, oubliant qu’on a installé l’hydrogénérateur à l’arrière. Voilà que le bout se prend dans l’hélice qui se bloque. Plus de moteur. Après le premier problème du moteur et le pilote qu’on a dû réparer à Madère, une galère de plus ! Nous poursuivons à la voile pour la nuit malgré le peu de vent, pas le choix. On avance quand même à 3 nœuds. J’arrive à reprendre le dessus et surmonter le mal de mer. Je prends mon quart de nuit de 1h30 à 4h30. La nuit est noire, opaque. De gros nuages obscurcissent les étoiles. Dans l’eau, des paillettes scintillent : encore du plancton bioluminescent. J’adore ! Quelle ingéniosité de la nature ! S’il y a du plancton, c’est qu’il y a des baleines ! Mais elles ne se sont pas encore montrées… J’imagine la vie qui grouille sous l’eau, poissons et mammifères marins. J’aimerais avoir des branchies pour découvrir cette vie invisible. J’aime les quarts de nuit, un des rares moments de calme dans la journée. Les filles sont endormies et je n’ai pas à m’inquiéter pour elles. J’ai mon petit rituel : je me prépare un bon thé, je grignote un gâteau et j’écoute de la musique tout en surveillant l’horizon et la mer.

Jour 2. Au matin un groupe de dauphins tachetés viennent nous rendre visite et sautent à côté du bateau ! Ils sont superbes ! Vers 10h30, Sébastien enfile sa combinaison de plongée, s’attache et se met à l’eau pour essayer de démêler le bout. D’abord en apnée mais il y a trop de houle et de courant, il boit la tasse. Impossible de rester longtemps sous l’eau pour travailler. Il sort donc sa bouteille de plongée. Je ne suis pas tranquille : c’est sa première plongée depuis qu’il a passé le niveau 1 en juillet à Port-Leucate. Mais tout se passe bien et le bout est sorti. Le moteur peut redémarrer. Heureusement, car il n’y a plus du tout de vent ! Dans l’après-midi, nous croisons encore quelques dauphins à plusieurs reprises. Parfois ils jouent un moment autour du bateau, d’autres fois ils poursuivent leur route au large. C’est toujours un immense bonheur pour moi de les voir s’approcher du bateau. Quart de nuit similaire à celui de la nuit dernière. Sauf que nous sommes au moteur, c’est moins agréable d’avoir ce bruit lancinant.

Jour 3. Nous sommes impatients d’arriver à La Graciosa ! Il n’y a toujours pas de vent, nous avançons au moteur. En début d’après-midi, les contours de l’île se dessinent entre les nuages. On aperçoit également Lanzarote derrière. La Graciosa est une île allongée et plate d’où s’élèvent quatre volcans. Il faut montrer patte blanche pour y accéder : le mouillage est soumis à une autorisation préalable car l’île fait partie d’une réserve naturelle. Vers 17h nous jetons l’ancre devant la Playa Francesa. L’eau est limpide et turquoise, on a qu’une seule envie : plonger ! A peine arrivés, les filles se baignent autour du bateau. Puis nous allons sur la plage en annexe. On pourrait s’attendre à trouver du sable noir sur cette île volcanique, mais non, ici le sable est blanc et fin. Nous retrouvons nos nouveaux compagnons de route, rencontrés à Madère : l’équipage de Balanec. Oh, bonheur, ils ont deux filles de 5 ans et 8 ans et demi ! Ils font partie du rallye « Barbados 50 » comme nous. Gaëlle est journaliste et tient également un blog de voyage !

 

Le marché de Funchal

Le marché de Funchal

Voyage

Dépaysement garanti au Mercado dos Lavradores, le grand marché couvert de Funchal. Dans une bâtisse de style Art déco, décorée d’azulejos, les étals regorgent de fruits tropicaux et de fleurs exotiques. J’admire la façon dont tous ces fruits et légumes sont élégamment agencés dans des paniers en osier et ces couleurs chatoyantes, ça titille les papilles ! D’ailleurs les marchands ne manquent pas de nous alpaguer pour nous faire goûter les maracujas, les bananes, les mangues, les fruits de l’arbre à pain et les fleurs d’hibiscus séchées. Pour les prix c’est une autre histoire, les touristes en sont pour leur porte-monnaie ; disons que ça sera notre contribution à l’économie locale ! Je découvre la tête du poisson sabre typique de Madère, l’espada : une espèce de longue anguille de plus d’un mètre de long, servie partout dans les restaurants, frite, grillée ou à la banane… un délice !Marché de Funchal Marché de Funchal Marché de Funchal Marché de Funchal Marché de Funchal

Rando à Caldeirao Verde

Rando à Caldeirao Verde

Loisirs, Voyage

Avant-hier nous sommes partis toute la journée avec notre pique-nique pour une plus grande randonnée à Caldeirao Verde (13 km aller-retour). On avance encore le long d’une levada, découpée d’une paroi rocheuse, au milieu d’une végétation luxuriante. Il faut parfois se tenir en équilibre sur le muret. Mieux vaut ne pas avoir le vertige ! Il y a beaucoup de brouillard alors on ne voit pas trop le vide. On passe dans des tunnels assez étroits. Lampe-torche obligatoire, pour le plus grand plaisir d’Eléa, notre éclaireuse ! Au bout de 4h de marche, nous arrivons dans un cirque, devant une chute d’eau de plus de 100 m qui se jette dans un petit lac. Nous étions dans la brume toute la journée et le soleil n’a pas réussi à percer, mais ça valait le coup quand même. Maëlle a alterné marche et porte-bébé, mais au final elle a marché près de 9 km !Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde

Instantanés de Madère

Instantanés de Madère

Loisirs, Voyage

Nous coulons des jours tranquilles à la Marina Quinta do Lorde. Ce petit port est très calme, un peu cossu, et les gens sont très sympas. Il y a juste un ship (= un magasin d’accastillage : le repère de Seb !), un club de plongée, le Captain’s bar et une épicerie où l’on commande son pain pour midi ! Depuis notre arrivée il ne fait pas très chaud, entre 19 et 26 degrés. Il y a souvent des nuages accrochés aux montagnes. Nous pouvons profiter d’une plage de galets et de la piscine privée d’un hôtel qui donne sur l’océan. Nous avons loué une voiture pour découvrir l’intérieur de l’île. Après avoir passé plusieurs jours en mer, nous sommes contents de crapahuter dans les montagnes ! Première randonnée à Balcoes : une promenade facile le long de la levada et une vue magnifique sur les montagnes. Les levadas sont des canaux d’irrigation construits il y a plus de 600 ans qui serpentent dans toute l’île, pour transporter l’eau des sommets vers les cultures situées en bas. C’est très vert, très fleuri, toutes les routes sont bordées d’agapanthes, d’hortensias ou de bougainvilliers. Nous sommes aussi allés à Funchal, la capitale, et port mythique pour les navigateurs (il est petit et il y a peu de places, donc on nous avait déconseillé d’y aller en bateau). Funchal a beaucoup souffert du récent incendie qui a ravagé les collines et brûlé près de 300 maisons. Au village de Monte, il y a une belle église, des guirlandes colorées en papier et on peut même redescendre à Funchal en traîneaux en osier ! (mais nous n’avons pas fait l’expérience car c’était un peu cher).

Madère marina Quinta do Lorde
Maskali au port de Quinta do Lorde.
Madère Quinta do Lorde
La piscine à Quinta do Lorde.

Madère Quinta do Lorde

Madère Balcoes
Eléa et Maëlle s’enfoncent dans la forêt comme deux petits chaperons rouges.
Madère Balcoes
Panorama depuis Balcoes.
Agapanthes en bordure de route.
Agapanthes en bordure de route.
Madère Funchal
Maëlle toujours à fond à Funchal !
Une réplique de la caravelle de Christophe Colomb à Funchal.
Une réplique de la caravelle de Christophe Colomb à Funchal.
Madère Monte
L’église de Monte et ses guirlandes multicolores.
Madère Monte
Les traîneaux en osier à Monte.
Du 19 au 24 août : récit de notre traversée de Gibraltar jusqu’à Madère

Du 19 au 24 août : récit de notre traversée de Gibraltar jusqu’à Madère

Voile, Voyage

Jour 1 : le passage du détroit de Gibraltar. Le capitaine a calculé les heures de marée et les courants. On quitte la Marina d’Alcaidesa vers 10h30 et on s’arrête au port de Gibraltar pour faire le plein de gazoil, beaucoup moins cher là-bas. Puis on s’engage dans le détroit, peu engageant à vrai dire, la mer moutonne et il y a du vent. On zigzague entre les pétroliers et les porte-conteneurs amarrés là. Mais une fois passée la baie, il y a finalement peu de bateaux et le détroit est plus large que ce que j’imaginais. On avance tranquillement et on passe devant Tarifa. Vers 17h les difficultés commencent, on avance de moins en moins vite. Malgré nos prévisions, nous sommes face à des courants puissants, dans une marmite. Choc de la mer et de l’océan. Le voilier a une vitesse de 5,5 nœuds et pourtant on fait du sur place. On est comme sur un tapis roulant qui nous fait reculer. Pendant plus de 3h nous sommes devant le même paysage d’éoliennes. Impression étrange. Il y a peu de vent et pourtant la mer se soulève, poussée par des forces impressionnantes. A un moment le bateau se met à reculer. Le moral en prend un coup. Derrière nous, des rouleaux qui avancent, on pourrait presque surfer dessus. Faudra-t-il attendre la prochaine marée pour être libérés de ces courants ? Pendant combien de temps va-t-on encore reculer ? Vers 21h enfin on sort de cette zone de courant : 0,5 nœuds, puis 2 nœuds, ouf, c’est gagné, on avance de nouveau. On a 600 milles à parcourir pour rejoindre Madère.

Jour 2 : l’Atlantique. Au matin on ne voit déjà plus aucune côte. L’horizon à 360°. Autour de nous, que du bleu. Il y a du vent comme il faut, on avance à la voile, vent de travers. Mais une houle large nous prend sur le côté, c’est très inconfortable. Maëlle et Eléa sont de nouveau malades. Je nous croyais amarinés, mais non, pas encore. Je lutte pour ne pas être malade à mon tour, le cœur au bord des lèvres. Galettes de riz, biscottes, bananes… manger par petites bouchées. Mastiquer longuement. Regarder l’horizon. Vider les bassines à tour de bras (attention, les filles ont chacune leur couleur et je ne dois pas me tromper !). Réconforter autant que possible. Seb succombe à son tour. C’est donc cela l’Atlantique ! C’est notre bizutage de marins en herbe. On croise un énorme ferry. Mathilde de dire : « Eux ils sont tranquilles, je suis sûre qu’ils ne sentent même pas les vagues, ils sont bien confortables. Demain ils verront déjà la côte. Nous, c’est Koh-Lanta, on a le vent, les vagues, on survit sur le bateau ! » Un peu excessif peut-être… Ce n’est pas la croisière s’amuse, mais on rit bien quand même des blagues et des charades de papy !

Jour 3. Alors que je dors profondément dans le carré, une vague traîtresse m’éjecte de ma couchette et je tombe comme une masse : réveil brutal et douloureux. J’ai l’impression d’avoir pris un coup de poing dans le nez et j’ai le goût du sang dans la bouche. Finalement ce n’est pas si grave, je n’ai pas le nez cassé. Juste une entaille sur le haut du nez et un cocard à l’œil. Mais je suis sonnée. Tout ça parce qu’on n’a pas encore installé la toile antiroulis. Sébastien passe l’après-midi dans la cale pour essayer de réparer le moteur, en vain. Il est encore plus malade. Mathilde commence à faire des quarts. Dans la nuit, on est à la moitié du trajet. Durant mon quart, j’ai l’impression d’entendre le chant des baleines, mais non, ce n’est que le vent dans l’éolienne.

Jour 4. 7h. Papa vient me réveiller pour prendre mon quart. J’ai dormi 3h cette nuit. S’extirper de sa couchette. Enfiler sa salopette, sa veste, son harnais, son gilet de sauvetage. Nouvelle routine. Les nuits sont fraîches et au petit matin tout est humide, moite. Deux thés renversés. Apprendre à mesurer ses gestes, aller lentement. Se tenir tout le temps pour ne pas tomber. Ne pas se cogner ; j’ai déjà des bleus partout. Apprendre à patienter. Guetter la moindre trace de vie : un vol d’oiseau, des calamars et des bancs de poissons qui nagent à côté du bateau et sautent de temps en temps. On croise une tortue. Tout ce qui vient rompre la monotonie des vagues nous rend heureux ! Je prépare notre premier pain ce matin. A midi on peut humer la bonne odeur de pain chaud… et le déguster avec appétit ! Sébastien réussit à réparer le moteur.

Jour 5. J’ai très mal dormi. Mais il faut se lever quand même, faire son quart et s’occuper des filles. Bonne nouvelle : aujourd’hui elles ne sont pas malades et retrouvent l’appétit. On réussit même à potasser les guides de Madère. Le moral remonte. Si on a toujours du vent avec nous, on devrait arriver à Madère demain soir. La soirée finit bien avec un groupe de dauphins qui font de jolis sauts à côté du bateau. Je fais mon quart de nuit de 2h à 4h du matin. La mer est calme, le bateau glisse doucement. Je me sens bien. Mon corps suit les mouvements du bateau sans résistance. La nuit est noire, la lune est cachée par les nuages. J’aperçois des points brillants dans le sillage du voilier : du plancton luminescent. Comme des poussières d’étoiles tombées sur la mer.

Jour 6 : terre en vue ! Au petit matin on aperçoit la silhouette de l’île de Porto Santo. Madère n’est plus très loin ! Pour fêter ça, je fais de la cuisine avec Maëlle : un gâteau à la banane et une omelette au jambon. Nous sommes tous impatiens d’arriver. La côte volcanique est superbe. A 17h30 (heure locale – il y a une heure de décalage) nous arrivons au port, à la Marina Quinta do Lorde. Je saute sur le ponton ; que ça fait du bien de se dégourdir les jambes ! Enfin arrivés ! Une sorte de répétition générale avant la grande traversée. Il y a eu quelques moments difficiles, mais dans l’ensemble nous avons eu des bonnes conditions météo et le vent avec nous. Une bonne douche et un dîner au restaurant. Ce petit port est charmant ! Nous allons y rester une semaine et louer une voiture pour visiter l’intérieur de l’île.traversee_Gibraltar_Madere_2 détroit de Gibraltar coucher de soleil Atlantique calamar

Madère Madère Madère Marina Quinta do Lorde

Le 16 août – A nous Gibraltar !

Le 16 août – A nous Gibraltar !

Voile, Voyage

Nous pensions arriver à Gibraltar au petit matin, mais nous avons mis moins de temps que prévu et nous arrivons au milieu de la nuit. Il est 3h du matin. Il y a des cargos et des pétroliers partout, c’est impressionnant, ça clignote de tous les côtés ! On voit même les lumières de la côte Africaine, qui semble si proche. Nous nous mettons au port d’Alcaidesa, juste en face du rocher de Gibraltar. D’abord au ponton d’accueil, puis à notre place le matin. On parle beaucoup anglais sur les pontons !