Du 8 au 25 mai : traversée Bermudes – Açores

Du 8 au 25 mai : traversée Bermudes – Açores

Voile, Voyage

Nous sommes bien arrivés à Horta, après 17 jours de mer. Retour sur cette belle traversée… Lundi 8 mai nous récupérons notre génois en fin de matinée, bien recousu. Sébastien a aidé le couturier chez le maître voilier pour finir. L’après-midi nous finissons de préparer le bateau et allons à la douane faire la « clearance out » et payer le port. Au passage nous achetons deux jerricans de gazoil supplémentaires, au cas où. Nous larguons les amarres peu avant 18 h, et assistons à un magnifique coucher de soleil. La météo avait prévu zéro vent, mais il y a finalement une petite brise qui nous permet d’avancer à la voile. La première nuit se passe très bien, même si je lutte pour rester éveillée durant mon quart, de 2 h à 5 h. La pleine lune m’accompagne. Notre escale aux Bermudes s’est avérée bien agréable (après notre déconvenue avec la douane en arrivant !) et ce n’est pas facile de reprendre le large, ça a cassé le rythme. Je sais que nous allons être de nouveau vaseux et léthargiques durant 2 ou 3 jours, le temps de nous réamariner. Au matin, vers 9 h, un groupe de dauphins s’approchent du bateau et restent jouer à l’étrave. Quelle fête ! Nous les attendions avec impatience ! Le peu de vent retombe, il faut mettre le moteur. Il y a une houle large qui fait tanguer le bateau, c’est assez inconfortable. Les jours passent et se ressemblent, une routine s’installe avec nos quarts. Toutefois, chaque journée est différente selon le vent et la mer, et influe sur notre comportement, nos émotions. Nous sommes à la merci de ces deux éléments. Ciel dégagé, mer calme et brise régulière : c’est la sérénité ; Maskali file et nous sommes confiants. Des nuages sombres, des grains qui se profilent à l’horizon, et nous sommes sur nos gardes : il faut surveiller l’anémomètre et réduire la voilure pour ne rien casser. La météo est à la fois notre alliée et notre ennemie. Le 5e jour, nous devons passer deux fronts de perturbation successifs. Durant la nuit l’anémomètre s’affole, il y a des rafales jusqu’à 43 nœuds. On prend de la pluie et des paquets de mer dans la figure. Sébastien est toujours sur le pont, sur le qui-vive, il veille. Là, nous nous sentons plus vulnérables : nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur Maskali, si vaillant, qui affronte les vagues sans sourciller. C’est notre bulle, notre refuge, notre cocon qui nous protège des assauts de la mer et du vent. Retour au calme, sérénité retrouvée, le plus dur est passé : le soleil pointe son nez et réchauffe nos habits trempés et nos corps éprouvés. Vivre en mer, c’est s’adapter à tout cela, c’est être en osmose avec la nature, belle, sauvage, imprévisible. C’est se couler dans le rythme du soleil et de la lune. Même la plus belle des photographies ne traduira jamais l’intensité d’un lever de soleil à l’horizon, quand les nuages s’embrasent, quand la mer se pare de reflets dorés, quand le ciel se zèbre de rose, de violet et d’orangé, jusqu’à ce que l’astre fasse son apparition et éclaire le ciel de ses rayons. Voir se lever et se coucher la lune est également une expérience inoubliable. Et que dire de la voûte céleste, de ses milliers d’étoiles qui semblent veiller sur nous ? La mer est changeante, tour à tour impétueuse, fougueuse, alanguie… Elle nous apprend l’humilité. Au fil des jours, l’air devient plus vif et le froid se fait sentir. La nuit nous superposons les couches de vêtements : tee-shirt ou sous-pull, pull, polaire, leggins, pantalon et veste de quart, bottes, sans oublier l’écharpe et le bonnet. Et par-dessus tout cela, le gilet de sauvetage. Quel attirail ! Même la journée, nous restons souvent emmitouflés. A l’intérieur du bateau, tout devient humide. A partir du 10e jour, nous voyons beaucoup de dauphins, presque tous les jours et même plusieurs fois par jour. Parfois juste de passage, d’autres fois joueurs, ils nous accompagnent un moment, nous offrant quelques sauts spectaculaires. Nous avons également  eu la chance d’apercevoir d’autres mammifères marins : un cachalot à deux reprises (dos et souffle), une baleine à 20 mètres de Maskali avec un plongeon nous laissant voir sa queue, et même deux dauphins de Risso nageant à la surface. Nous avons aussi croisé deux tortues et des oiseaux, même très loin de toute côte. Mais nos principaux compagnons de route sont des petites méduses appelées argonautes ; dans le jargon marin, on les appelle aussi « caravelles portugaises » car elles sont munies d’une petite voile rose et bleutée, translucide, qui leur permet de se déplacer sur l’eau. Côté pêche par contre, c’est le néant, pas une seule touche ! Au départ et durant plusieurs jours la mer était couverte d’algues qui se prenaient dans l’hameçon, et ensuite, rien de rien. Nous croiserons plusieurs bateaux, dont un catamaran à 80 milles de l’arrivée. 20 avril : nous pensions être proches de l’arrivée à cette date, Muriel aurait dû prendre son avion retour… mais Faial est encore très loin. Pour éviter le mauvais temps nous avons fait route vers le sud, ce qui fait des milles supplémentaires. Et notre vitesse de croisière dépasse rarement 5 nœuds. De nouveaux fronts de perturbation sont prévus. 2 3 avril : nous avons passé les fronts ; c’était costaud mais le soleil est de retour. 25 avril : à midi il nous reste 50 milles à parcourir, on risque d’arriver à la nuit. Deux heures après, les côtes des Açores se dessinent dans la brume, enfin la terre ! Au coucher du soleil, le Pico, volcan de l’île voisine de Faial, se dresse fièrement entre les nuages. La nuit commence à tomber et des dauphins viennent encore jouer à l’étrave. Nous nous préparons à arriver de nuit au port d’Horta. Des centaines de petits points lumineux comme des guirlandes accrochées sur la terre, les façades blanches des églises, nous y sommes ! Juste avant d’entrer dans le port, lorsque nous affalons la grand voile, le hale bas rigide lâche : il fallait bien qu’on ait un pépin au dernier moment ! Encore une réparation à prévoir. Le gardien de nuit de la marina nous fait des signes avec sa lampe : nous nous amarrons à couple de deux autres bateaux au quai d’accueil. Il est 23 h. Ca y est, nous avons gagné nos jalons de navigateurs au long cours, nous avons traversé deux fois l’Atlantique à la voile. Et ça se fête : nous ouvrons une bouteille de champagne en cherchant un vol retour pour Muriel. Pour la première fois, j’ai le sentiment d’avoir accompli quelque chose de grand, de beau, d’essentiel. Une chose qui, à priori, ne m’était pas destinée. Je le dis en toute modestie, moi qui n’ai pas vraiment le profil d’une navigatrice : pas sportive, un peu timorée, pas spécialement l’aventure chevillée au corps. Mais j’ai réussi, NOUS avons réussi car bien évidemment  nous avons accompli cela tous les six et n’aurions pas pu le faire sans l’aide des uns et des autres. Chapeau bas au capitaine bien sûr, qui a assuré, à Muriel ma grande sœur, une équipière hors pair, et à mes trois filles chéries qui ont fait leurs cours et se sont armées de patience. C’est une expérience à part, unique, inoubliable, et une aventure intérieure dont on ressort grandis.

dauphins
Nos amis les dauphins !
argonaute
Les « caravelles portugaises » nous accompagnent durant toute la traversée.
Muriel à la barre.
Muriel à la barre.
soleil
Lever de soleil sur l’Atlantique.
mer
Un grain qui arrive sur nous à grande vitesse.
5 mai : arrêt imprévu aux Bermudes

5 mai : arrêt imprévu aux Bermudes

Voile, Voyage

Nous n’avions pas prévu de nous arrêter aux Bermudes, mais un avis de coup de vent s’annonçait alors nous avons préféré jouer la carte de la prudence et faire une halte en attendant le retour au calme. Par ailleurs, le génois s’étant décousu durant la navigation, cela nous permet de le faire réparer chez un voilier. Notre traversée Bahamas – Bermudes s’est déroulée sans encombre et l’équipage au top, à peine deux petits vomis pour Eléa et Maëlle ! Muriel s’est amarinée très vite. Après 7 jours de navigation, nous arrivons au petit matin aux Bermudes. Passage obligé à l’immigration et à la douane, il y a un quai d’accueil prévu pour cela devant leurs bureaux. L’agent est plutôt sympathique, nous remplissons nos dix formulaires comme d’habitude et réglons les frais d’entrée, tout est en ordre. En plus, par chance nous rencontrons la gérante des marinas, toutes archicombles, mais quand nous lui disons que nous avons trois enfants, elle finit par nous trouver une place en bout de ponton. Alors que nous sommes sur le point de partir, l’agent des douanes nous interpelle et nous soupçonne de fumer des substances illicites : en rentrant dans le bureau, sa chef a trouvé qu’il y avait une odeur de shit et comme nous étions les derniers à y être entrés… Ils veulent vérifier que nous n’en n’avons pas sur le bateau. Je crois rêver, moi qui n’ai jamais rien fumé de ma vie ! Nous faisons monter l’agent à bord qui ne constate rien d’anormal, mais sa chef insiste et nous apprend qu’ils vont faire venir un chien pour vérifier. Nous tombons des nues ! Avons-nous à ce point des têtes de hippies ? Pas lavés, pas rasés, certes… Je commence à prendre peur, va-t-on devoir vider le bateau ? et si c’était un complot pour nous faire payer une amende? et s’ils trouvaient autre chose à redire ? Nous sommes bloqués là, attendant la suite des événements. Le berger allemand finit par arriver avec trois agents gantés qui inspectent le bateau, et ne trouvent rien évidemment. Le premier agent qui s’était occupé de nos papiers nous fait de plates excuses et nous laisse repartir… Excès de zèle ? Nous nous dépêchons d’aller nous amarrer à notre bout de ponton. Passée cette angoissante arrivée, nos découvrons St Georges, une ville charmante avec des maisons coquettes de toutes les couleurs et des jardins fleuris. Nous en profitons pour compléter notre avitaillement en produits frais, fruits et légumes. Et puis il y a toujours des choses à bricoler sur le bateau ! En gros, nous avons fait à peu près un tiers du trajet, il nous reste maintenant les deux tiers pour rejoindre les Açores, soit 1800 milles. Au fait, il se trouve que le site du rallye continue à enregistrer notre position sur la carte, alors si vous avez envie de voir où se trouve Maskali, c’est encore possible ! Départ prévu lundi 8 mai, après avoir récupéré notre génois !

Bermudes
Les fameux bureaux de l’immigration à Ordinance Island, à gauche.
Bermudes
Toits blancs, cheminées et maisons colorées, voilà l’architecture bermudienne.
D’une escale à l’autre…

D’une escale à l’autre…

Voyage

Ceux d’entre vous qui ont en tête les étapes de voyage que nous avions prévues avant de partir doivent se demander pourquoi nous avons changé de cap… Rappelez-vous, après Saint-Vincent et les Grenadines, nous devions faire les îles du Venezuela, puis traverser la mer des Caraïbes pour atterrir aux îles Vierges britanniques, aller en République dominicaine puis à Cuba… Pourquoi ces changements ? Durant le rallye, Jimmy Cornell nous a dissuadés d’aller vers le Venezuela, trop risqué à cause d’actes de piraterie et d’agressions très fréquents dans cette zone. Du coup, nous avons opté pour le circuit plus « classique » de l’arc antillais. Nous ne regrettons pas ce choix tant nous avons apprécié toutes ces îles et leurs habitants. Le seul regret, c’est de ne pas pouvoir aller à Cuba, faute de temps…

5 avril : la péninsule de Samana et Las Terrenas

5 avril : la péninsule de Samana et Las Terrenas

Loisirs, Voyage

Nous sommes à la Marina Puerto de Bahia et profitons du confort de ce complexe hôtelier très chic avec une belle piscine. Nous y retrouvons deux bateaux-copains : Tuva’u et Ourialys. Nous louons une voiture une journée pour aller de l’autre côté de la péninsule de Samana, à Las Terrenas. Sur la route, nous sommes sous le charme des paysages qui s’offrent à nous : des vallées verdoyantes, des centaines de cocotiers, des villages aux maisons colorées, des ranchs avec des chevaux… La plupart des dominicains roulent en deux roues, à trois sur la même monture, et sans casque. On entend de la musique à fond à tous les coins de rue et il n’est pas rare de voir des gens se mettre à danser ! J’avais une image préconçue de la République dominicaine, classée dans les îles sans grand intérêt dédiées au tourisme de masse… quelle erreur ! En dehors des grands hôtels, il règne une atmosphère particulière qui rend cette île très vite attachante. Les gens ont toujours le sourire et ont à cœur de nous faire découvrir les beautés de leur île. Les grandes plages de Las Terrenas sont superbes. La République dominicaine est vraiment grande comparée aux confettis des BVI que nous venons de quitter, et nous regrettons de ne pas avoir plus de temps pour découvrir cette île plus en profondeur.

République dominicaine
Barques à Las Terrenas.
République dominicaine
Une plage de carte postale.
République dominicaine
Encore des barques…
République dominicaine
Ce petit garçon me fait penser à Maëlle !
République dominicaine
Peintures naïves de style haïtien.
République dominicaine
Les maisons défilent… toutes mes photos prises depuis la voiture sont floues.
République dominicaine
La belle Marina Puerto de Bahia. On voit Maskali au fond à gauche.
République dominicaine
Un dernier plouf à la piscine au soleil couchant.

République dominicaine

1er et 2 janvier à Canouan

1er et 2 janvier à Canouan

Voyage

Le 1er janvier, nous quittons les Tobago Cays pour Canouan. Le bateau est juste en face de la plage où se trouve le Tamarind, un complexe hôtelier luxueux à l’architecture néo-coloniale. Une promenade d’une demie-heure à pieds nous mène vers la côte au vent. La barrière de corail s’étend sur des kilomètres, c’est splendide ! Nous allons nous baigner sur une magnifique plage déserte, bien nommée «  The Pool ». Les filles trouvent plein d’oursins pour compléter leur collection ! Au retour, nous croisons des tortues, de terre cette fois-ci ! Et pour finir la journée, cocktail au bar de la plage et hamac !canouan_02 canouan_03 canouan_04 canouan_05 canouan_06 canouan_07 canouan_08 canouan_09 canouan_10

14 décembre – Union, encore

14 décembre – Union, encore

Loisirs, Voyage

Nous sommes restés 3 jours à Union, le temps de visiter, de profiter des belles plages, et aussi de rester dans un mouillage abrité et sûr car il y avait beaucoup de vent. Un vrai coup de cœur pour Sébastien, qui serait même prêt à s’installer ici ! Les filles et moi ne nous lassons pas de ramasser coquillages et coraux échoués sur le sable, à la recherche de la perle rare. On voit aussi de gros tas de conques de lambis, vestiges des pêcheurs qui les ramassent pour les vendre aux restaurateurs. J’adore ces coquillages à l’intérieur rose nacré. Lors d’une ballade à pieds à l’intérieur de l’île, nous croisons plein de biquettes, y compris dans le cimetière face à la mer ! Un habitant nous mène jusqu’à une plage sauvage et déserte, accessible par un chemin à travers la forêt… Douceur de vivre pourrait être la devise de l’île.Union Union Union Union Union Union

La Barbade

La Barbade

Loisirs, Voyage

Cela fait déjà plus d’une semaine que nous sommes arrivés  à la Barbade, le temps passe vite ! Nous avons besoin de repos après la traversée, et il y a comme toujours des choses à réparer ou à arranger sur le bateau… Il faut aussi finir les évaluations à envoyer au Cned. Nous sommes arrivés au moment du 50e  anniversaire de l’indépendance de la Barbade, c’était l’objectif du rallye. Du coup, l’île est en effervescence et les festivités battent leur plein. Il y a des concerts presque tous les soirs. Mathilde et Eléa sont allés avec Seb voir le grand concert gratuit avec Rihanna, qui est née à la Barbade – elle a fait sa star mais n’a même pas chanté ! Il y avait également le prince Harry qui a fait un discours. Bridgetown, la capitale, est toute parée de jaune et bleu, les couleurs du drapeau national. Même les habitants sont habillés en jaune et bleu ! Impossible de louer une voiture (toutes déjà prises), il faut se déplacer en bus ou en taxi. La vie est extrêmement chère ici, largement deux fois plus qu’en France. Pour vous donner une idée, une banane coûte un dollar ! Les filles sont fans du fast-food local : Chefette ! Maman est arrivée le 1er décembre, chargée de surprises, de magazines et de cartes, c’était la fête ! Merci beaucoup pour tout cela. Son hôtel est un peu loin du port, mais nous arrivons à nous voir régulièrement. Nous avons fait tous ensemble un tour de l’île en taxi-bus, les plages sont magnifiques. Mais cela reste une île très touristique avec énormément d’hôtels. Nous avons visité une réserve animalière avec des singes en liberté, des tortues de terre et des perroquets. Demain nous allons au mouillage à côté du port, et dans quelques jours nous rejoindrons Saint Vincent et les Grenadines. On vous envoie beaucoup de soleil et de ciel bleu pour vous aider à passer l’hiver !

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La transatlantique – Du 9 novembre au 27 novembre 2016

La transatlantique – Du 9 novembre au 27 novembre 2016

Voile, Voyage

Bien arrivés à la Barbade après 18 jours ! Pour cette looooooongue traversée de 2022 milles, j’ai repris un récit journalier façon carnet de bord. Je vous livre ici mes notes prises chaque jour ; d’ailleurs en me relisant je m’aperçois qu’il y a des choses très personnelles, mais je ne vais pas tricher alors vous trouverez mes émotions à l’état brut, sans fard ni artifice.

Jour 1 (9 novembre) – Les premiers bateaux du rallye quittent le port de Mindelo dès 9 h. Nous sommes tous un peu émus : les « Bon vent ! » et « Bonne route ! » fusent sur les pontons. Nous finissons les rangements et quelques courses, et attendons Jacques et Jacqueline. Ils ont enfin pu récupérer leurs bagages à l’aéroport (au bout de 5 jours !) et nous ramènent le manuel d’Espagnol pour Mathilde ! J’ai un pincement au cœur de quitter Mindelo ; je n’ai pas eu le temps d’aller voir l’expo sur Césaria Evora ni de faire un tour dans les galeries d’artistes locaux. J’aurais aimé flâner encore dans les ruelles, m’étonner devant l’architecture, sourire aux marchandes de bananes et de poissons au coin des rues. Reviendrai-je un jour ici ? Jacques et Jacqueline arrivent : petite séance photos avec nos beaux tee-shirts juste avant le départ, j’y tiens ! A 12h30 nous larguons les amarres. J’essaie de me convaincre que c’est une traversée comme les autres, et advienne que pourra ! A peine sortis de la marina, il y a 25 nœuds de vent, rafales à 30, ça décoiffe ! Le ciel est tout gris et la mer agitée. Je pense à Jacqueline si inquiète et émue sur le quai qui nous souhaitait du bon vent et une belle mer… si elle savait ! La houle nous prend sur le côté et le vent n’est pas bien établi et tourne sans cesse, nous obligeant à faire pas mal de manœuvres, avec parfois de brusques trous d’air. On met le moteur une fois, deux fois, tout va bien. Mais à la troisième fois, il ne « crache » plus. En jargon de marin, cela veut dire que l’eau ne passe plus dans le circuit de refroidissement et ce n’est pas bon du tout ! Sébastien doit encore une fois ouvrir le moteur et réamorcer la pompe, en buvant un peu d’eau de mer au passage… Pendant ce temps-là les filles qui attendaient leurs pâtes sont prises par le mal de mer. 1, 2, 3 malades, puis 4 avec Seb ; je résiste mais j’ai le cœur au bord des lèvres. Chaque fois qu’on reste un moment au port, il faut se réamariner. Puis survient un nouveau problème : la drisse de grand voile lâche. Seb avait refait le nœud avant de partir pourtant, mais parfois le mieux est l’ennemi du bien… Il enrage, il va devoir monter au mât mais il fait déjà nuit, alors il faut remettre ça au lendemain.

Jour 2 (10 novembre) – Dès 8 h Seb monte au mât pour en avoir le cœur net, espérant pouvoir récupérer la drisse. Il y a de la houle et je tremble à la barre en le regardant monter. Pas de chance, l’attache de la drisse est descendue dans le mât, impossible de la récupérer. Que faire ? Demi-tour à Mindelo ? Seb a l’idée de remplacer la balancine, que l’on utilise pas et qui passe dans le mât, par la drisse : et ça marche, la drisse est récupérée et on peut renvoyer la grand voile ! Ouf ! La mer est bien formée et le vent monte. Je n’ose pas demander à Seb la taille des creux, de peur d’impressionner les filles, mais il y a bien 3 à 4 mètres je présume. On prend quelques éclaboussures dans la tête, ça « éclamousse » comme dit Maëlle ! Le bateau bouge beaucoup, c’est vraiment inconfortable. La moindre tâche nous prend un temps infini car il faut tout tenir, tout caler pour ne pas que ça se renverse. On est au ralenti. La nuit se passe sur le même rythme, avec quelques belles déferlantes en prime. Je ne peux pas dire que j’ai peur ou que je ne m’y attendais pas, mais ça démarre fort quand même !

Jour 3 (11 novembre) – Nous avons une pensée pour Nolhan ! Jour férié et week-end prolongé, je me demande ce que vous faites en France ou en Belgique : une ballade en forêt ? un vide-grenier peut-être ? Les filles commencent à être moins malades et peuvent jouer un moment à l’intérieur. Je me sens vidée, j’ai envie de dormir tout le temps.

Jour 4 (12 novembre) – Super nouvelle aujourd’hui, nous recevons un SMS d’Aude et Benjamin sur l’iridium : leur petit Léopold est né ! C’est beau quand même la technologie ! Maskali avance bien mais il y a toujours cette houle qui nous fatigue. Nous avons déjà parcouru 400 milles nautiques. Un mille équivaut à 1,852 km. Chaque jour, Seb inspecte le bateau pour vérifier si tout va bien et traque le moindre bruit suspect. Par exemple à 5 h du matin il revisse les boulons du pilote automatique ! Mon père reste imperturbable et d’humeur égale, à la barre comme à la vaisselle ! Toujours pas la moindre lueur à l’horizon, pas vu de dauphins ni de baleines, nous sommes vraiment seuls au monde. Seuls les poissons volants animent notre route.

Jour 5 (13 novembre) – Depuis notre départ, le temps est resté maussade et nuageux. Ce matin il y a une éclaircie et le soleil semble pointer son nez ! Les filles sont amarinées maintenant et nous reprenons une vie « normale » avec les cours du CNED, la cuisine, les bricolages, etc. Eléa et Maëlle ont même fabriqué des bouchées en chocolat façon « Kinder joy » ! Côté voile, la mer s’est un peu calmée mais le vent a baissé aussi. Seb et papa essayent de régler les voiles au mieux pour garder de la vitesse tout en tenant le cap, mais nous devons parfois dévier de notre route pour que le bateau avance.

Jour 6 (14 novembre) – Belle journée ensoleillée avec une mer peu agitée mais pas beaucoup de vent. Seb met le spi tout l’après-midi. Les filles se sont lancées dans la confection de gaufres. Elles parlent beaucoup du retour en France, ça aide à passer le temps et c’est sans doute une manière de se rassurer aussi. Mathilde rêve de manger des crêpes à « La Sorcière » (une crêperie à Arzon où nous allons chaque été) et réfléchit à la déco de sa future nouvelle chambre. Eléa pense à ses copines et à ses activités. Maëlle parle beaucoup de l’école, de sa maîtresse Valérie, d’aller jouer chez Ernest et d’aller à la bibliothèque en trottinette ! A 3h30 durant mon quart, j’aperçois une lueur à l’horizon ! Enfin ! C’est incroyable la joie soudaine que cela me procure même si c’est complètement idiot. Est-ce un bateau du rallye, un paquebot, ou bien un bateau du « Vendée Globe », qui sait ? Les lumières se rapprochent assez vite, finalement il s’agissait d’un porte-conteneur qui passe juste derrière nous.

Jour 7 (15 novembre) – J’éprouve une grande lassitude. Est-ce dû à la nouvelle routine qui s’installe à bord, ou au contraire à l’incertitude du lendemain : comment sera la mer, le vent, est-ce qu’on ne va rien casser ? Ou simplement le manque de sommeil réparateur ? Encore 12 jours au moins sur ce rythme, je réalise que ça va être terriblement long. Moi qui aspirais à retrouver une certaine paix intérieure, me voilà en proie à un tourbillon de pensées négatives et de doutes, de remises en questions. C’est dur d’être confronté à soi-même sans échappatoire possible. Durant mes quarts de nuits j’essaye de procéder à une sorte d’introspection. La nuit et la solitude sont propices à faire le point sur mes envies, mes actes manqués, ce que je voudrais changer dans ma vie. Beaucoup de choses enfouies remontent à la surface. Des larmes coulent sur mes joues, minuscules gouttes salées dérisoires face à l’immensité de l’océan. Je songe aux jolis mots de Gisèle : « Il y aura toujours le haut de la vague », et je m’y accroche. Aller au bout de l’océan et au bout de soi-même équivalent sans doute à 10 ans de thérapie chez un psy !

Jour 8 (16 novembre) – Mon trouble de la nuit s’est dissipé… Je sais que j’avance dans la bonne voie pour renouer avec mes aspirations profondes. De nouveaux projets germent dans mon esprit… A mille lieues de ces préoccupations, Eléa est complètement absorbée par Noël : elle confectionne une crèche avec des bouchons de liège, à la faveur d’une idée de bricolage trouvée dans Astrapi. Moi qui pensais que cette année nous allions échapper à la frénésie de Noël ! Il n’y a pourtant pas de catalogues de jouets qui débordent de la boîte aux lettres ni de sollicitations extérieures… Elle a même fait sa liste au père Noël qui est scotchée dans sa cabine !

Jour 9 (17 novembre) – Les jours se suivent et se ressemblent. Ce matin on aperçoit un voilier devant nous mais il ne répond pas à la VHF, on ignore si c’est un bateau du rallye. Nous essayons de passer entre les « grains », c’est-à-dire de gros nuages sombres chargés de pluie et annonciateurs de grand vent. Il faut être attentif pour ne pas risquer d’abîmer les voiles, car le vent peut passer brusquement de 10 nœuds à 30 nœuds ! Moi je ne serai pas contre une bonne pluie pour pouvoir me doucher !

Jour 10 (18 novembre) – Ca y est, nous sommes à la moitié du parcours ! Nous sommes passés en dessous des 1000 milles… C’est bon pour le moral ! Cet après-midi nous sommes au vent arrière avec grand voile déployée et génois tangonné, et nous pouvons suivre notre cap. Depuis le départ nous sommes fréquemment obligés de tirer des bords, ce qui prend plus de temps car on avance en zigzague vers le Nord puis le Sud, au lieu de suivre une route directe. Quelques-uns nous en ont fait la remarque par texto. Rassurez-vous, nous n’abusons pas du rhum à bord ! Il faut s’accommoder du vent. Il faut s’accommoder de tout d’ailleurs ! Du vent mais aussi de la mer, de la houle, des mouvements du bateau, de l’humeur de l’équipage… Apprendre à patienter et à accepter ce qui vient, car nous n’avons de toutes façons aucune prise sur la météo. Exercice difficile pour moi, qui aime bien maîtriser les choses…

Jour 11 (19 novembre) – Pour marquer cette première moitié du parcours, nous avons préparé avec Eléa un message dans une bouteille à la mer. Je sais, je suis un peu trop romantique, mais imaginez qu’un enfant retrouve notre bouteille échouée sur une plage dans un an ou même dans dix ans, qui sait ? Ca me ferait tellement plaisir qu’il nous contacte et qu’on sache où la bouteille a atterri ! Les filles sont aussi enthousiastes que moi et se disputent la faveur de la jeter à l’eau… C’est finalement Eléa qui la lance, et nous la regardons voguer.

Jour 12 (20 novembre) – Une pensée pour Sylvie ! Chaque mille est difficilement gagné et la route me semble interminable… 8 jours encore sans doute… On sait que les premiers bateaux du rallye sont arrivés à la Barbade. Je suis envieuse !

Jour 13 (21 novembre) – Avant de partir, j’avais une vision un peu naïve et romantique de la traversée, je m’imaginais me sentir libre sur mon beau voilier toutes voiles dehors, fendant les vagues. En fait j’éprouve au contraire un sentiment d’enfermement comme je n’ai jamais connu auparavant. Je ne m’explique pas bien pourquoi d’ailleurs.

Jour 14 (22 novembre) – Comme chaque matin, j’allume l’iridium pour envoyer notre position et je consulte les messages. C’est toujours un immense plaisir, doublé d’une grande frustration car la plupart des messages sont coupés et nous ignorons les expéditeurs car le numéro ou le mail n’apparaissent pas. Le jeu consiste donc à deviner, à travers l’écriture, la provenance de chaque message ! Merci en tout cas, ça fait chaud au cœur ! Et désolée de ne pas avoir pu vous répondre… Nous ne savons pas comment remédier à ce problème, il semblerait qu’on soit en fait limité à 70 caractères, espaces compris : il faut faire court !

Jour 15 (23 novembre) – Plus qu’un quart de la route ! En fin d’après-midi le vent tombe complètement, on passe au moteur. Maëlle se remet de 4 jours de fièvre. J’ignore ce qu’elle a eu. Quelques petits boutons sont apparus sur son torse aujourd’hui, me faisant penser à la roséole, mais cela pourrait aussi bien être des boutons de chaleur. En tout cas nous sommes soulagés que ce soit passé.

Jour 16 (24 novembre) – On repasse à la voile. Les journées passent vite et lentement à la fois, rythmées par les quarts et la préparation des repas. D’abord on fait la provision d’eau le matin avec le dessalinisateur, puis on confectionne le pain : pétrir, laisser reposer, pétrir de nouveau, laisser lever, puis mettre au four. Je cuisine beaucoup avec les filles, ça passe le temps, ça occupe les mains et l’esprit, et les bons petits plats tout comme les gourmandises contribuent au moral de l’équipage ! Cookies, gaufres, gâteaux, crêpes… rien ne nous arrête ! J‘ouvre la carte « joker » donnée par Cécile avant de partir, celle à ouvrir seulement en cas de coup de blues… J’ai le cœur qui bat plus fort en déchirant l’enveloppe, et le sourire qui vient aux lèvres en la lisant. Quelle délicate attention. Tu, Vous, me manquez terriblement mais je pense aussi très fort où jour on l’on se retrouvera, on aura tellement de choses à se raconter !

Jour 17 (25 novembre) – Au lever du soleil, ça mord ! Une première touche décroche, de toutes façons Seb n’arrivait pas à la remonter. La 2e touche est la bonne ! Nous n’avons pas identifié ce poisson, mais il était très bon ! Ca tombait à point car nos vivres ont sérieusement diminué et je me demandais que faire à manger pour midi. En fin d’après-midi on attrape un beau thon ! C’est notre jour de chance ! En fait on n’avait pas mis les lignes jusqu’à présent car on traînait le bout et l’hélice de l’hydrogénérateur.

Jour 18 (26 novembre) – La matinée est occupée à la confection de sushis au thon ! Malgré les cours de Kelly à Ténérife, on galère un peu ! Kelly est la directrice de la chaîne « Sushi Daily » et elle fait partie du rallye, vous y croyez ? Bref, autant dire une pro ! Après avoir tout préparé, une vague traitresse fait valdinguer une assiette, argh ! Bon, la présentation n’est pas au top mais on se régale quand même. L’après-midi je fais des crêpes avec les deux œufs qui me restent. Si tout va bien, on devrait arriver demain. Depuis hier soir nous avançons au moteur car il n’y a pas de vent (mais quand même de la houle, un comble !). On n’a pas vraiment eu de chance avec les alizés, dommage. Les puristes diront qu’il faut attendre le mois de décembre pour trouver les alizés. Je crois surtout que c’est le hasard ou la chance, et que les marins ne sont jamais satisfaits de la météo ! Moi je suis surtout soulagée de ne pas avoir eu à affronter de tempête, et de n’avoir rien de cassé sur le bateau. En fin de journée on s’offre une douche avec un pulvérisateur et c’est divin ! Nous n’avons plus d’eau douce dans notre réservoir, il est temps qu’on arrive. On aura quand même tenu 18 jours à 6 avec 350 litre d’eau. Savez-vous que 350 litre, c’est la consommation journalière moyenne par personne dans les pays industrialisés ? Dernier quart de nuit… Celui-ci a une saveur particulière. Dernière ligne droite, j’ai du mal à réaliser que nous touchons presque au but. Dans quelques heures nous apercevrons la Barbade pour de vrai et pas seulement sur la carte. Quelques heures encore et nous pourrons marcher sur la terre ferme !

Jour 19 (27 novembre) – Nous souhaitons en pensée un très joyeux anniversaire à Thomas ! Mes trois filles chéries n’ont pas oublié ma fête et m’ont préparé un cadeau surprise avec carte, marque-page et dessin. Double cadeau car c’est aujourd’hui que nous arrivons à la Barbade (c’est le GPS qui le dit !). Les filles ne tiennent plus en place et ont hâte de retrouver leurs copains et copines du rallye. Les adultes sont aussi impatients je dois dire ! L’après-midi semble interminable. A 17 h enfin on arrive au port de Bridgetown, accueillis par Jimmy Cornell et sa fille Doïna, ainsi que Pascale et Pascal. Le soir on ouvre le champagne, celui offert par Chantal et Jean-Pierre lors de la fête à Port-Leucate : « Vous l’ouvrirez à la Barbade ! » Voilà, c’est chose faite ! Nous trinquons à votre santé à tous, famille, amis, et vous remercions pour votre soutien. We did it !!!

L'équipage sur le départ
L’équipage sur le départ
Eléa prend son père en photo en haut du mât
Eléa prend son père en photo en haut du mât
Préparation de bouchées au chocolat blanc et noir
Préparation de bouchées au chocolat blanc et noir
Notre bouteille à la mer
Notre bouteille à la mer
Coucher de soleil sur l'Atlantique
Coucher de soleil sur l’Atlantique
Arc-en-ciel entre les cumulus
Arc-en-ciel entre les cumulus
Nos sushis au thon fraîchement pêché !
Nos sushis au thon fraîchement pêché !
Le dernier jeu de Maëlle avec sa poupée Juliette
Le dernier jeu de Maëlle avec sa poupée Juliette
Une journée à Santo Antao

Une journée à Santo Antao

Loisirs, Voyage

Nous sommes retournés à Santo Antao, en ferry cette fois-ci, pour faire un tour de l’île en mini-bus (et nous avons bien failli rater le dernier ferry au retour, c’était moins une !). Jacqueline et Jacques s’y trouvaient également : nous avons le plaisir de les retrouver ici au Cap-Vert. Ils sont venus en vacances pour nous voir larguer les amarres. Santo Antao est superbe avec ses montagnes si vertes et ses plantations de canne à sucre. Nous avons goûté du bon rhum au maracuja dans une distillerie et acheté des bananes vertes chez l’habitant (elles mûriront durant notre traversée). Nous sommes à J-2 du départ (le 9 novembre) et c’est l’effervescence ! Reste encore quelques points à régler sur le bateau et l’avitaillement à finir, ainsi que les évaluations du CNED… J’aurais aimé vous écrire individuellement mais je n’arrive pas à accéder à mes mails. Je souhaite un très joyeux anniversaire à tous les natifs de novembre : Sacha, maman, Nolhan, Aude, Sylvie, Thomas, Franck… Vous pourrez voir la position de Maskali en mer sur le site de Barbados 50, en cliquant sur le bouton rouge « Suivez les bateaux » à gauche. Il y a aussi régulièrement des infos et photos du rallye dans la rubrique « Dernières nouvelles de Barbados 50 » à droite. Nous devrions arriver à la Barbade début décembre. Gros bisous à tous.Cap-Vert - Santo Antao Cap-Vert - Santo Antao Cap-Vert - Santo Antao Cap-Vert - Santo Antao Cap-Vert - Santo Antao capvert2_santoantao_07

Les photos du Cap-Vert

Les photos du Cap-Vert

Voyage

J’ai fait plus de 600 photos alors autant vous dire que le tri est difficile !

Cap-Vert - Santiago
Jour de lessive à Santiago
Cap-Vert - Santo Antao
Bateau de pêche à Santo Antao
Cap-Vert - Santiago
Filets de pêche à Santiago
Cap-Vert - Sao Vicente
Un village de pêcheurs à Sao Vicente. J’adore le nom de la barque, « Paz e amor II » !
Cap-Vert - Sao Vicente
Les cultures à Sao Vicente
Cap-Vert - Santo Antao
La plage de Tarrafal à Santo Antao
Cap-Vert - Santo Antao
Première langouste à Santo Antao !
Jeux d'enfants sur une belle plage de sable noir à Santiago
Jeux d’enfants sur une belle plage de sable noir à Santiago
Cap-Vert - Santiago
La baie de Tarrafal à Santiago et sa ribambelle de barques
Fardeau de maïs sur l'île de Santiago
Fardeau de maïs sur l’île de Santiago
Cap-Vert - Fogo
Le pic du Fogo
Cap-Vert - Brava
Retour de pêche à Brava
Cap-Vert - Brava
Mouillage dans la baie de Faya do Agua sur l’île de Brava