23 juin – Arrivée à Port-Leucate

23 juin – Arrivée à Port-Leucate

Voile, Voyage

Ça y est, la boucle est bouclée comme on dit, nous sommes de retour à notre port d’attache, heureux ! Durant ces derniers jours en mer, l’impatience était à son comble ! Et puis dans la nuit du 20 au 21 juin, à 1h30 du matin, l’impensable est arrivé : nous sommes entrés en collision avec un autre voilier qui n’avait pas ses feux de navigation… Gros choc, grosse frayeur, Maskali abîmé à l’avant avec la coque trouée sur 20 cm au niveau de la baille à mouillage, et heureusement pas de voie d’eau. Cet épisode nous a un peu gâché l’arrivée, mais bon, c’est réparable. Il va falloir « atterrir » maintenant, mais pour l’instant, c’est la joie des retrouvailles et beaucoup d’émotion !

19 juin – arrêt à Santa Pola (Espagne)

19 juin – arrêt à Santa Pola (Espagne)

Voile

Nous sommes arrivés en début d’après-midi au port de Santa Pola, sur la côte espagnole. Un arrêt essentiellement utilitaire : faire le plein de gazoil et d’eau, consulter la météo et préparer la route finale, profiter du Wi-fi, prendre une bonne douche chaude, utiliser la laverie… et j’espère une bonne nuit de sommeil pour récupérer ! Il y a toutes les commodités dans ce port mais absolument aucun charme, avec d’affreuses barres d’immeubles, c’est consternant. Côté navigation, la dernière ligne droite du voyage est assez ingrate (et pas si droite justement !) : mine de rien, la côte espagnole est assez découpée, il y a beaucoup de caps à passer. Et la Méditerranée est toujours capricieuse, trop ventée ou pas assez… Durant ces trois derniers jours, nous avons surtout fait du moteur, ce qui n’est pas très agréable. On repart demain matin pour nos 350 derniers milles, qu’on fera normalement d’une seule traite. Arrivée prévue vendredi 23 ou samedi 24 juin à Port-Leucate. Je vais programmer quelques articles sur le blog pour vous faire patienter ! A très vite ! Nous avons également hâte de vous revoir !

6 au 16 juin – des Açores à l’Espagne via Gibraltar

6 au 16 juin – des Açores à l’Espagne via Gibraltar

Voile, Voyage

Après 10 jours de navigation intenses, nous voici arrivés sur le continent. Nous sommes à la Marina del Este, petit port tranquille où nous avions déjà passé une nuit en août dernier, sur la route de départ. Entre temps, nous avons parcouru plus de 10000 milles ! Ça nous fait tout drôle de nous retrouver là !

6 juin : nous quittons Sao Miguel le cœur lourd. Nous avons presque envie d’y laisser le bateau pour  y passer plus de temps et être sûrs de revenir l’année prochaine ! D’ailleurs, Sao Miguel nous retient elle aussi à elle : en quittant le port, nous oublions de larguer une amarre… acte manqué sans doute ! Heureusement nos voisins de ponton sont là et viennent nous détacher ! Cap vers Gibraltar. Les quatre premiers jours en mer sont assez agréables, il y a peu de vent mais nous avançons quand même à la voile, sous spi ou génois tangonné. Puis panne de vent. Puis beaucoup de vent, trop de vent (30 nœuds), avec une mer formée, ce qui fait qu’on n’avance pas plus vite pour autant. Cela dure deux jours assez fatigants et ensuite le pilote automatique nous lâche dans la nuit ! Il faut attendre le lever du jour pour voir d’où vient la panne. Prévoyant, Sébastien a la pièce de rechange à bord et réussit à réparer le pilote en 2 h. Ensuite c’est la pompe à refroidissement du moteur qui se désamorce à cause de la houle, puis le désalinisateur qui ne daigne plus couler… Bref, pas de répits pour Sébastien qui réussit à tout réparer. Plus nous approchons de Gibraltar, plus la route est fréquentée par des mastodontes : porte-conteneurs, pétroliers… il faut donc redoubler de vigilance, en particulier la nuit, pour éviter tout risque de collision. Les détecteurs radar et AIS fonctionnent bien et nous donnent également l’alerte, mais j’avoue que ces sonneries stridentes et répétées me hérissent ! Le 14 juin, nous entamons le passage du détroit dans la nuit. Durant mon quart, un bateau de pêche me fait peur en s’approchant un peu trop près de nous. Les deux pêcheurs à bord vocifèrent je ne sais quoi en espagnol, je dois les gêner sans doute… heureusement on ne prend pas de casier ou de filet dérivant, c’est ma hantise. Au matin, Sébastien et Eléa ont la chance de voir deux orques à quelques mètres du bateau ! Puis nous passons devant Tarifa, et à partir de là les courants nous portent, le bateau file à 7 nœuds ! Nous avons eu de la chance au niveau du timing, et Seb avait bien étudié la chose aussi pour ne pas nous retrouver coincés par les courants comme à l’aller. Nous arrivons à Gibraltar le 15 juin vers 13 h. Courte halte juste le temps de faire le plein de gazoil et d’eau et nous repartons vers l’Espagne. Le vent est complètement tombé, nous avançons sur une mer d’huile en compagnie de nombreux dauphins, c’est fantastique ! Même durant la nuit nous les voyons sauter à côté du bateau au clair de lune. Je savoure ces moments. L’accueil à la Marina del Este est toujours aussi sympathique. Nos apprécions tout particulièrement les douches chaudes ! On se dépêche car la Poste ferme à 14h30 ici et nous devons impérativement envoyer les dernières évaluations des filles au CNED… Mission accomplie ! Ça mérite bien un petit resto, ça !

Gibraltar
La mondialisation, ça pollue !
Gibraltar
Europa point.
Gibraltar dauphins
Dauphins communs jouant à l’étrave, on ne s’en lasse pas !
Gibraltar
Mastodonte en acier.
Costa del Sol
Coucher de soleil sur la Costa del Sol.
Marina del Este
La quiétude de la Marina del Este après 10 jours de mer.
Horta, port mythique

Horta, port mythique

Loisirs, Voile, Voyage

La marina d’Horta n’est pas bien grande au regard des centaines de bateaux qui y font escale. Faute de place suffisante, les voiliers doivent se mettre à couple le long du quai d’accueil, c’est-à-dire amarrés les uns aux autres, en attendant une hypothétique place. Pour aller et venir à terre, il faut donc enjamber les bastingages et passer chez son voisin… Mais tout cela se fait dans la bonne humeur. On a eu de la chance, au bout de 3 jours le responsable de la marina nous a trouvé un emplacement sur un catway (grâce aux filles il faut le dire, les jeunes enfants étant prioritaires). On adore l’ambiance de ce port, on s’arrête tous les 10 mètres pour saluer quelqu’un, échanger sur la traversée, les réparations en cours, les prochains départs… Il y a dans l’air quelque chose de spécial, des regards complices et des sourires qui en disent long. Le souffle des gens heureux d’avoir accompli leur rêve, tout simplement.

Horta
Les pontons remplis de voiliers et les quais recouverts de peintures.
Horta
La digue, un extraordinaire musée en plein air.
Horta
Pico, en face de Faial, nous dévoile son sommet.
Horta
Une très belle demeure transformée en resto.
Horta
Sur les trottoirs, des cailloux blancs et noirs dessinent de jolis motifs figuratifs ou géométriques.
Horta
Porto Pim
Horta
Faial est une île volcanique.
Horta
Au musée du Scrimshaw, des dents de cachalots gravées par les marins des baleiniers.
Du 8 au 25 mai : traversée Bermudes – Açores

Du 8 au 25 mai : traversée Bermudes – Açores

Voile, Voyage

Nous sommes bien arrivés à Horta, après 17 jours de mer. Retour sur cette belle traversée… Lundi 8 mai nous récupérons notre génois en fin de matinée, bien recousu. Sébastien a aidé le couturier chez le maître voilier pour finir. L’après-midi nous finissons de préparer le bateau et allons à la douane faire la « clearance out » et payer le port. Au passage nous achetons deux jerricans de gazoil supplémentaires, au cas où. Nous larguons les amarres peu avant 18 h, et assistons à un magnifique coucher de soleil. La météo avait prévu zéro vent, mais il y a finalement une petite brise qui nous permet d’avancer à la voile. La première nuit se passe très bien, même si je lutte pour rester éveillée durant mon quart, de 2 h à 5 h. La pleine lune m’accompagne. Notre escale aux Bermudes s’est avérée bien agréable (après notre déconvenue avec la douane en arrivant !) et ce n’est pas facile de reprendre le large, ça a cassé le rythme. Je sais que nous allons être de nouveau vaseux et léthargiques durant 2 ou 3 jours, le temps de nous réamariner. Au matin, vers 9 h, un groupe de dauphins s’approchent du bateau et restent jouer à l’étrave. Quelle fête ! Nous les attendions avec impatience ! Le peu de vent retombe, il faut mettre le moteur. Il y a une houle large qui fait tanguer le bateau, c’est assez inconfortable. Les jours passent et se ressemblent, une routine s’installe avec nos quarts. Toutefois, chaque journée est différente selon le vent et la mer, et influe sur notre comportement, nos émotions. Nous sommes à la merci de ces deux éléments. Ciel dégagé, mer calme et brise régulière : c’est la sérénité ; Maskali file et nous sommes confiants. Des nuages sombres, des grains qui se profilent à l’horizon, et nous sommes sur nos gardes : il faut surveiller l’anémomètre et réduire la voilure pour ne rien casser. La météo est à la fois notre alliée et notre ennemie. Le 5e jour, nous devons passer deux fronts de perturbation successifs. Durant la nuit l’anémomètre s’affole, il y a des rafales jusqu’à 43 nœuds. On prend de la pluie et des paquets de mer dans la figure. Sébastien est toujours sur le pont, sur le qui-vive, il veille. Là, nous nous sentons plus vulnérables : nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur Maskali, si vaillant, qui affronte les vagues sans sourciller. C’est notre bulle, notre refuge, notre cocon qui nous protège des assauts de la mer et du vent. Retour au calme, sérénité retrouvée, le plus dur est passé : le soleil pointe son nez et réchauffe nos habits trempés et nos corps éprouvés. Vivre en mer, c’est s’adapter à tout cela, c’est être en osmose avec la nature, belle, sauvage, imprévisible. C’est se couler dans le rythme du soleil et de la lune. Même la plus belle des photographies ne traduira jamais l’intensité d’un lever de soleil à l’horizon, quand les nuages s’embrasent, quand la mer se pare de reflets dorés, quand le ciel se zèbre de rose, de violet et d’orangé, jusqu’à ce que l’astre fasse son apparition et éclaire le ciel de ses rayons. Voir se lever et se coucher la lune est également une expérience inoubliable. Et que dire de la voûte céleste, de ses milliers d’étoiles qui semblent veiller sur nous ? La mer est changeante, tour à tour impétueuse, fougueuse, alanguie… Elle nous apprend l’humilité. Au fil des jours, l’air devient plus vif et le froid se fait sentir. La nuit nous superposons les couches de vêtements : tee-shirt ou sous-pull, pull, polaire, leggins, pantalon et veste de quart, bottes, sans oublier l’écharpe et le bonnet. Et par-dessus tout cela, le gilet de sauvetage. Quel attirail ! Même la journée, nous restons souvent emmitouflés. A l’intérieur du bateau, tout devient humide. A partir du 10e jour, nous voyons beaucoup de dauphins, presque tous les jours et même plusieurs fois par jour. Parfois juste de passage, d’autres fois joueurs, ils nous accompagnent un moment, nous offrant quelques sauts spectaculaires. Nous avons également  eu la chance d’apercevoir d’autres mammifères marins : un cachalot à deux reprises (dos et souffle), une baleine à 20 mètres de Maskali avec un plongeon nous laissant voir sa queue, et même deux dauphins de Risso nageant à la surface. Nous avons aussi croisé deux tortues et des oiseaux, même très loin de toute côte. Mais nos principaux compagnons de route sont des petites méduses appelées argonautes ; dans le jargon marin, on les appelle aussi « caravelles portugaises » car elles sont munies d’une petite voile rose et bleutée, translucide, qui leur permet de se déplacer sur l’eau. Côté pêche par contre, c’est le néant, pas une seule touche ! Au départ et durant plusieurs jours la mer était couverte d’algues qui se prenaient dans l’hameçon, et ensuite, rien de rien. Nous croiserons plusieurs bateaux, dont un catamaran à 80 milles de l’arrivée. 20 avril : nous pensions être proches de l’arrivée à cette date, Muriel aurait dû prendre son avion retour… mais Faial est encore très loin. Pour éviter le mauvais temps nous avons fait route vers le sud, ce qui fait des milles supplémentaires. Et notre vitesse de croisière dépasse rarement 5 nœuds. De nouveaux fronts de perturbation sont prévus. 2 3 avril : nous avons passé les fronts ; c’était costaud mais le soleil est de retour. 25 avril : à midi il nous reste 50 milles à parcourir, on risque d’arriver à la nuit. Deux heures après, les côtes des Açores se dessinent dans la brume, enfin la terre ! Au coucher du soleil, le Pico, volcan de l’île voisine de Faial, se dresse fièrement entre les nuages. La nuit commence à tomber et des dauphins viennent encore jouer à l’étrave. Nous nous préparons à arriver de nuit au port d’Horta. Des centaines de petits points lumineux comme des guirlandes accrochées sur la terre, les façades blanches des églises, nous y sommes ! Juste avant d’entrer dans le port, lorsque nous affalons la grand voile, le hale bas rigide lâche : il fallait bien qu’on ait un pépin au dernier moment ! Encore une réparation à prévoir. Le gardien de nuit de la marina nous fait des signes avec sa lampe : nous nous amarrons à couple de deux autres bateaux au quai d’accueil. Il est 23 h. Ca y est, nous avons gagné nos jalons de navigateurs au long cours, nous avons traversé deux fois l’Atlantique à la voile. Et ça se fête : nous ouvrons une bouteille de champagne en cherchant un vol retour pour Muriel. Pour la première fois, j’ai le sentiment d’avoir accompli quelque chose de grand, de beau, d’essentiel. Une chose qui, à priori, ne m’était pas destinée. Je le dis en toute modestie, moi qui n’ai pas vraiment le profil d’une navigatrice : pas sportive, un peu timorée, pas spécialement l’aventure chevillée au corps. Mais j’ai réussi, NOUS avons réussi car bien évidemment  nous avons accompli cela tous les six et n’aurions pas pu le faire sans l’aide des uns et des autres. Chapeau bas au capitaine bien sûr, qui a assuré, à Muriel ma grande sœur, une équipière hors pair, et à mes trois filles chéries qui ont fait leurs cours et se sont armées de patience. C’est une expérience à part, unique, inoubliable, et une aventure intérieure dont on ressort grandis.

dauphins
Nos amis les dauphins !
argonaute
Les « caravelles portugaises » nous accompagnent durant toute la traversée.
Muriel à la barre.
Muriel à la barre.
soleil
Lever de soleil sur l’Atlantique.
mer
Un grain qui arrive sur nous à grande vitesse.
5 mai : arrêt imprévu aux Bermudes

5 mai : arrêt imprévu aux Bermudes

Voile, Voyage

Nous n’avions pas prévu de nous arrêter aux Bermudes, mais un avis de coup de vent s’annonçait alors nous avons préféré jouer la carte de la prudence et faire une halte en attendant le retour au calme. Par ailleurs, le génois s’étant décousu durant la navigation, cela nous permet de le faire réparer chez un voilier. Notre traversée Bahamas – Bermudes s’est déroulée sans encombre et l’équipage au top, à peine deux petits vomis pour Eléa et Maëlle ! Muriel s’est amarinée très vite. Après 7 jours de navigation, nous arrivons au petit matin aux Bermudes. Passage obligé à l’immigration et à la douane, il y a un quai d’accueil prévu pour cela devant leurs bureaux. L’agent est plutôt sympathique, nous remplissons nos dix formulaires comme d’habitude et réglons les frais d’entrée, tout est en ordre. En plus, par chance nous rencontrons la gérante des marinas, toutes archicombles, mais quand nous lui disons que nous avons trois enfants, elle finit par nous trouver une place en bout de ponton. Alors que nous sommes sur le point de partir, l’agent des douanes nous interpelle et nous soupçonne de fumer des substances illicites : en rentrant dans le bureau, sa chef a trouvé qu’il y avait une odeur de shit et comme nous étions les derniers à y être entrés… Ils veulent vérifier que nous n’en n’avons pas sur le bateau. Je crois rêver, moi qui n’ai jamais rien fumé de ma vie ! Nous faisons monter l’agent à bord qui ne constate rien d’anormal, mais sa chef insiste et nous apprend qu’ils vont faire venir un chien pour vérifier. Nous tombons des nues ! Avons-nous à ce point des têtes de hippies ? Pas lavés, pas rasés, certes… Je commence à prendre peur, va-t-on devoir vider le bateau ? et si c’était un complot pour nous faire payer une amende? et s’ils trouvaient autre chose à redire ? Nous sommes bloqués là, attendant la suite des événements. Le berger allemand finit par arriver avec trois agents gantés qui inspectent le bateau, et ne trouvent rien évidemment. Le premier agent qui s’était occupé de nos papiers nous fait de plates excuses et nous laisse repartir… Excès de zèle ? Nous nous dépêchons d’aller nous amarrer à notre bout de ponton. Passée cette angoissante arrivée, nos découvrons St Georges, une ville charmante avec des maisons coquettes de toutes les couleurs et des jardins fleuris. Nous en profitons pour compléter notre avitaillement en produits frais, fruits et légumes. Et puis il y a toujours des choses à bricoler sur le bateau ! En gros, nous avons fait à peu près un tiers du trajet, il nous reste maintenant les deux tiers pour rejoindre les Açores, soit 1800 milles. Au fait, il se trouve que le site du rallye continue à enregistrer notre position sur la carte, alors si vous avez envie de voir où se trouve Maskali, c’est encore possible ! Départ prévu lundi 8 mai, après avoir récupéré notre génois !

Bermudes
Les fameux bureaux de l’immigration à Ordinance Island, à gauche.
Bermudes
Toits blancs, cheminées et maisons colorées, voilà l’architecture bermudienne.
17 au 21 avril : Bleu comme Bahamas

17 au 21 avril : Bleu comme Bahamas

Loisirs, Voile

Aux Bahamas, nous avons parcouru des milles et des milles dans une mer aux variations de bleus incroyables : aigue-marine, turquoise, cyan, céladon… tout un camaïeu qui me ravit ! La particularité aux Bahamas est de naviguer dans des eaux très peu profondes, entre 3 et 5 mètres, et comme le fond est constitué de sable, la mer prend des teintes cristallines. Je pourrais contempler ces couleurs pendant des heures, je les ai dans la peau, dans les yeux, dans le cœur. J’ai si peur d’en oublier les infimes nuances une fois rentrée… A terre, ce sont ces mêmes teintes que l’on retrouve sur les murs des maisons et les enseignes. Aux Exumas nous avons fait plusieurs mouillages, pêché un thon et une dorade coryphène (la 3e !), aperçu des raies et des requins… Notre point d’arrivée est Nassau, la capitale de l’archipel. Changement de décor : on oublie les îlots sauvages, ici on côtoie les yachts et les villas de luxe. Juste en face de la marina, de l’autre côté du pont, c’est Paradise Island, le royaume de la démesure à l’américaine, un autre monde. Nous attendons l’arrivée de ma sœur qui fait la traversée retour avec nous, et préparons le bateau.

Bahamas
George Town
Bahamas
La pose sur le banc aux hippocampes.
Bahamas
Mouillage à Hamburger bay (ne me demandez pas d’où vient ce nom, je l’ignore !)
Bahamas
Belle pêche : notre dorade fait la taille de Maëlle !
Bahamas
Seuls au monde à Compass Cay.
Bahamas
En quête de quelques coquillages…
Bahamas
Sous l’eau, c’est comme ça !
Bahamas
Arrivée à Nassau, avec Paradise Island à droite.
13 au 16 avril : vers les Bahamas

13 au 16 avril : vers les Bahamas

Voile

Les Bahamas, elles se méritent ! Partis le 13 au matin de South Caicos, nous pensions arriver le lendemain matin à Mayaguana après une nuit en mer… Au final nous avons atterri 3 jours plus tard à Hog Cay près de Little Exuma ! Nous avons eu du vent du nord, pas de chance justement lorsqu’on veut remonter à la voile vers le nord : vent et mer dans le nez, nous n’avancions pas ; nous avons donc changé de cap en cours de route. Au fil du temps le vent a forci et la mer s’est agitée, et au milieu de la 2e nuit en mer, le pilote nous a lâchés… Seb et moi avons donc dû barrer sans relâche dans une mer assez formée (j’ai encore les muscles des bras qui tirent !). Aux Bahamas on ne peut pas passer où l’on veut, il y a des cailloux partout et peu de fond (ce qui en fait aussi le charme), il faut suivre des passes dans lesquelles le courant peut être assez fort… Lorsque nous approchons de Little Exuma nous sommes soulagés. Il y a 80 centimètre d’eau sous la quille du bateau, nous avançons dans une eau d’un bleu laiteux indicible et un dauphin passe à côté de Maskali, comme pour nous souhaiter la bienvenue ! A Hog Cay nous sommes absolument seuls et côté terre, c’est également désert : juste deux maisons qui semblent fermées et une piste d’atterrissage pour petits coucous. Sous l’eau, pas grand-chose à voir ici : du sable et des trous de crabes, c’est tout ! Une escale de repos bien méritée, et une escale technique également : Seb réussit à réparer le pilote (il avait la pièce de rechange), ainsi que le dessalinisateur qui lui non plus ne daignait plus fonctionner. Nous en profitons également pour faire du rangement à bord, il y en avait grand besoin !

Il nous manquait le drapeau des Bahamas, alors Eléa le dessine aux feutres !
Il nous manquait le drapeau des Bahamas, alors Eléa le dessine aux feutres !
Hog cay Bahamas
Hog Cay, c’est désert !
Hog cay Bahamas
Du bleu à perte de vue.
8 au 11 avril : vers les îles Turks & Caicos

8 au 11 avril : vers les îles Turks & Caicos

Voile

Nous quittons à regret la République dominicaine, mais le temps passe vite et nous avons encore 210 milles à parcourir pour notre prochaine destination, les îles Turks et Caicos. Après avoir quitté la baie de Samana, Sébastien voit une baleine ! Nous braquons tous nos yeux vers elle et observons son souffle puis trois jolis sauts ! Quelle joie, j’ai enfin vu ma première baleine ! Quelques heures après nous pêchons une dorade coryphène, aussi belle que la première, peut-être même un peu plus grande ! Cette fois-ci, je réussis à la harponner du 2e coup, mais toujours en tremblant… La première nuit, tout va bien, mais la nuit suivante, le temps change : il y a des grains à répétition et nous sommes cernés par les orages. Alors que nous approchons des Turks, nous sommes obligés de faire demi-tour et nous tournons en rond pendant plusieurs heures pour échapper aux orages. Au petit matin, vers 6 h, un grain plus violent que les autres nous oblige à affaler toutes les voiles en vitesse (nous avons peur de les déchirer) : en 2 minutes à peine, l’anémomètre passe de 20 nœuds à 35 nœuds de vent, et le bateau file à 13 nœuds en fuite, ce qui fait 48 nœuds de vent réel ! Nous nous mettons à la cape sèche et attendons que cela passe… Maskali est comme un bouchon qui flotte sur l’eau. Ça gite, ça tangue, et je commence à avoir le mal de mer. Vers 9 h le vent baisse et nous pouvons repartir, mais il nous reste encore beaucoup de milles à parcourir. Je rêvais d’arriver au petit matin sur Big Sand Cays, devant une plage déserte entourée d’eau turquoise (comme Catherine et Fred sur Tipaco il y a 9 ans), c’est loupé… Le vent n’est pas favorable et nous devons aller vers une autre île. Nous arrivons finalement vers 17 h à South Caicos. L’eau est limpide et turquoise, mais pas de plage, et à terre les abords de la marina ne sont pas terribles. Je suis déçue, mais au moins le mouillage est abrité. Nous sommes exténués par cette nuit agitée. Après une bonne nuit de sommeil, j’apprécie quand même ce mouillage tranquille aux eaux cristallines. La matinée est consacrée aux cours, et l’après-midi à la baignade. Les fonds sous-marins recèlent des trésors : quelques coraux, gorgones et poissons, des lambis, mais surtout quantité de tests d’oursins dollars ! Nous passons des heures à plonger et notre collection s’agrandit considérablement !

Notre première baleine !
Notre première baleine !
Encore une belle coryphène !
Encore une belle coryphène !
Turks&Caicos
Mouillage à South Caicos dans 2 mètres d’eau.
Turks&Caicos
Pêche miraculeuse pour Eléa !
Turks&Caicos
Les test d’oursins dollars, si fragiles !
2 au 4 avril : traversée des BVI à la République dominicaine

2 au 4 avril : traversée des BVI à la République dominicaine

Voile

C’est parti pour deux jours et deux nuits de navigation ! Les distances entre les îles s’allongent maintenant, cela faisait longtemps que nous n’avions plus navigué de nuit. Mais on retrouve vite nos habitudes ! Quelques heures après notre départ, ça mord, et c’est du lourd : un mahi-mahi ou daurade coryphène ! Ce poisson a une forme vraiment caractéristique avec son front bombé et sa longue nageoire dorsale, et surtout, il arbore des couleurs magnifiques sous l’eau : turquoise flashy et jaune d’or. Sébastien le tient en bout de ligne le long du bateau, tandis que je dois le harponner avec un crochet pour le remonter à bord. Je déteste ce rôle de bourreau, même si j’ai bien envie de la manger, cette daurade ! Elle est splendide et se débat fièrement. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois, et plus Seb crie : «Vite, on va la perdre ! Tu croches et tu tires, c’est pas compliqué ! », plus je tremble ! Mais on finit par y arriver… Le spécimen mesure un bon mètre, c’est notre plus belle prise depuis que nous naviguons. Poséidon a fait un beau cadeau à Seb pour son anniversaire ! Les filles sont surexcitées et salivent déjà en pensant aux sushis ! J’ai le souvenir, enfant, d’avoir été moi-même éblouie par ce poisson pêché par mon père aux Antilles. Mais en quelques minutes, il perd ses jolies couleurs. C’est à Seb que revient la lourde tâche de le vider et le préparer : cinq grosses darnes et le reste en filets. De quoi faire plusieurs repas ! Pour le dîner nous préparons, comme à notre habitude, des sushis et makis. J’essaye également une recette de tartare à la mangue, délicieux ! Le lendemain, je fais cuire les darnes à la sauteuse avec des oignons et des tomates, accompagnées de coquillettes. Les derniers filets seront cuits au four à notre arrivée ! Après cette belle prise, nous rangeons les cannes à pêche car nous ne pourrions pas conserver plus de poisson dans le frigo. La traversée se passe bien, avec pas mal de moteur car il y a peu de vent. Lorsque nous arrivons dans la presqu’île de Samana, je scrute pour tenter d’apercevoir des baleines. En effet, cette baie est connue pour être le lieu de reproduction des baleines à bosse, de fin décembre à fin mars. Y aurait-il quelques retardataires ? Mais non, elles sont déjà reparties… Il y a tout de même trois dauphins qui viennent nous saluer, mais ils repartent assez vite. Je regrette vraiment d’avoir manqué une si belle occasion de voir des baleines (je n’avais pas lu le guide avant et j’ai découvert cette information juste avant la traversée), mais ça sera une excellente raison de revenir en République dominicaine !

mahi-mahi
Un mahi-mahi a mordu !
mahi-mahi
Dans le feu de l’action je n’ai pas pu prendre de photo, alors voici à quoi ça ressemble !
mahi-mahi
Une fois hors de l’eau, il perd très vite ses couleurs chatoyantes.
Seb souffle ses bougies au large de Puerto Rico.
Seb souffle ses bougies au large de Puerto Rico.
Maëlle au pays des rêves bleus...
Maëlle au pays des rêves bleus…
Arrivée en République dominicaine, dans la péninsule de Samana.
Arrivée en République dominicaine, dans la péninsule de Samana.