Une courte navigation au moteur le long de la côte sous le vent de St-Vincent nous mène à Cumberland Bay (juste après Wallilabou Bay où nous étions en décembre). Le mouillage se fait sur ancre, doublé d’un bout’ à l’arrière du bateau, attaché à un cocotier à terre. Ainsi le bateau reste sur son axe. Comme à Wallilabou, à notre arrivée nous sommes assaillis par un « comité d’accueil » : des barques qui viennent proposer fruits, colliers, ou poisson… Le lendemain matin nous allons en taxi voir les Trinity Falls, de magnifiques chutes d’eau. Sur la route, nous traversons des villages aux noms français évocateurs : Petit Bordel, Châteaubelair… du temps où St-Vincent était une colonie française. Nous faisons une halte à Châteaubelair pour nous mettre en règle avec la douane, la fameuse clearance. La ballade aux chutes d’eau est très agréable, au cœur d’une végétation luxuriante. La douche sous la cascade est vivifiante ! Saint-Vincent est vraiment un diamant brut, où la nature prend le pas sur l’homme.
9 et 10 janvier à Saint-Vincent
Nous sommes actuellement en Martinique au port du Marin. Retour en arrière sur nos récentes escales…
L’île de Saint-Vincent a mauvaise réputation auprès des plaisanciers, pourtant elle mérite largement de s’y arrêter. Stéphane et Yamna de Sir Henri IV la connaissent depuis longtemps et nous font partager leurs plus beaux coins. Nous mouillons devant Young Island, un îlot situé à 200 m de la côte sud de St-Vincent. Ancienne garnison des soldats anglais, puis centre de quarantaine, cette île abrite désormais un complexe hôtelier luxueux. Nous allons en annexe à l’îlet Duvernette, véritable dôme de verdure. Une série d’escaliers nous mène jusqu’à une plate-forme parsemée de canons très bien conservés, témoignage des combats entre colons Anglais et Français qui se sont longtemps disputé les terres de l’île pour y cultiver le sucre. La vue est spectaculaire. Le lendemain matin, nous partons en mini-bus à Kingstown, la capitale de St-Vincent. Le trajet en bus est épique : tassés comme des sardines, musique à fond, et vitesse maximale ; mieux vaut se tenir dans les virages ! A Kingstown, le marché de fruits et légumes est bien achalandé et nous y faisons nos provisions. La ville possède de beaux édifices religieux, comme l’église anglicane St-George’s de style géorgien (1820), et la cathédrale catholique St-Mary d’inspiration romane (1823), revisitée depuis par les styles gothique et baroque. Nous visitons le jardin botanique, le plus ancien des Antilles, fondé en 1765. Arbre du voyageur, banian, muscadier, arbre à cannelle, cacaoyer, oreilles d’éléphants, hibiscus, alamanda : on y trouve une belle représentation de la flore des Caraïbes. Nous avons découvert un arbre aux fleurs extraordinaires : le cannonball tree. La culture Rastafari prédomine sur l’île. Dans les rues, une odeur de ganja flotte dans l’air et les échoppes aux couleurs rasta – jaune, rouge, vert et noir – affichent des messages de paix et d’amour.