Le marché de Funchal

Le marché de Funchal

Voyage

Dépaysement garanti au Mercado dos Lavradores, le grand marché couvert de Funchal. Dans une bâtisse de style Art déco, décorée d’azulejos, les étals regorgent de fruits tropicaux et de fleurs exotiques. J’admire la façon dont tous ces fruits et légumes sont élégamment agencés dans des paniers en osier et ces couleurs chatoyantes, ça titille les papilles ! D’ailleurs les marchands ne manquent pas de nous alpaguer pour nous faire goûter les maracujas, les bananes, les mangues, les fruits de l’arbre à pain et les fleurs d’hibiscus séchées. Pour les prix c’est une autre histoire, les touristes en sont pour leur porte-monnaie ; disons que ça sera notre contribution à l’économie locale ! Je découvre la tête du poisson sabre typique de Madère, l’espada : une espèce de longue anguille de plus d’un mètre de long, servie partout dans les restaurants, frite, grillée ou à la banane… un délice !Marché de Funchal Marché de Funchal Marché de Funchal Marché de Funchal Marché de Funchal

Rando à Caldeirao Verde

Rando à Caldeirao Verde

Loisirs, Voyage

Avant-hier nous sommes partis toute la journée avec notre pique-nique pour une plus grande randonnée à Caldeirao Verde (13 km aller-retour). On avance encore le long d’une levada, découpée d’une paroi rocheuse, au milieu d’une végétation luxuriante. Il faut parfois se tenir en équilibre sur le muret. Mieux vaut ne pas avoir le vertige ! Il y a beaucoup de brouillard alors on ne voit pas trop le vide. On passe dans des tunnels assez étroits. Lampe-torche obligatoire, pour le plus grand plaisir d’Eléa, notre éclaireuse ! Au bout de 4h de marche, nous arrivons dans un cirque, devant une chute d’eau de plus de 100 m qui se jette dans un petit lac. Nous étions dans la brume toute la journée et le soleil n’a pas réussi à percer, mais ça valait le coup quand même. Maëlle a alterné marche et porte-bébé, mais au final elle a marché près de 9 km !Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde Madere rando Caldeirao Verde

Instantanés de Madère

Instantanés de Madère

Loisirs, Voyage

Nous coulons des jours tranquilles à la Marina Quinta do Lorde. Ce petit port est très calme, un peu cossu, et les gens sont très sympas. Il y a juste un ship (= un magasin d’accastillage : le repère de Seb !), un club de plongée, le Captain’s bar et une épicerie où l’on commande son pain pour midi ! Depuis notre arrivée il ne fait pas très chaud, entre 19 et 26 degrés. Il y a souvent des nuages accrochés aux montagnes. Nous pouvons profiter d’une plage de galets et de la piscine privée d’un hôtel qui donne sur l’océan. Nous avons loué une voiture pour découvrir l’intérieur de l’île. Après avoir passé plusieurs jours en mer, nous sommes contents de crapahuter dans les montagnes ! Première randonnée à Balcoes : une promenade facile le long de la levada et une vue magnifique sur les montagnes. Les levadas sont des canaux d’irrigation construits il y a plus de 600 ans qui serpentent dans toute l’île, pour transporter l’eau des sommets vers les cultures situées en bas. C’est très vert, très fleuri, toutes les routes sont bordées d’agapanthes, d’hortensias ou de bougainvilliers. Nous sommes aussi allés à Funchal, la capitale, et port mythique pour les navigateurs (il est petit et il y a peu de places, donc on nous avait déconseillé d’y aller en bateau). Funchal a beaucoup souffert du récent incendie qui a ravagé les collines et brûlé près de 300 maisons. Au village de Monte, il y a une belle église, des guirlandes colorées en papier et on peut même redescendre à Funchal en traîneaux en osier ! (mais nous n’avons pas fait l’expérience car c’était un peu cher).

Madère marina Quinta do Lorde
Maskali au port de Quinta do Lorde.
Madère Quinta do Lorde
La piscine à Quinta do Lorde.

Madère Quinta do Lorde

Madère Balcoes
Eléa et Maëlle s’enfoncent dans la forêt comme deux petits chaperons rouges.
Madère Balcoes
Panorama depuis Balcoes.
Agapanthes en bordure de route.
Agapanthes en bordure de route.
Madère Funchal
Maëlle toujours à fond à Funchal !
Une réplique de la caravelle de Christophe Colomb à Funchal.
Une réplique de la caravelle de Christophe Colomb à Funchal.
Madère Monte
L’église de Monte et ses guirlandes multicolores.
Madère Monte
Les traîneaux en osier à Monte.
Du 19 au 24 août : récit de notre traversée de Gibraltar jusqu’à Madère

Du 19 au 24 août : récit de notre traversée de Gibraltar jusqu’à Madère

Voile, Voyage

Jour 1 : le passage du détroit de Gibraltar. Le capitaine a calculé les heures de marée et les courants. On quitte la Marina d’Alcaidesa vers 10h30 et on s’arrête au port de Gibraltar pour faire le plein de gazoil, beaucoup moins cher là-bas. Puis on s’engage dans le détroit, peu engageant à vrai dire, la mer moutonne et il y a du vent. On zigzague entre les pétroliers et les porte-conteneurs amarrés là. Mais une fois passée la baie, il y a finalement peu de bateaux et le détroit est plus large que ce que j’imaginais. On avance tranquillement et on passe devant Tarifa. Vers 17h les difficultés commencent, on avance de moins en moins vite. Malgré nos prévisions, nous sommes face à des courants puissants, dans une marmite. Choc de la mer et de l’océan. Le voilier a une vitesse de 5,5 nœuds et pourtant on fait du sur place. On est comme sur un tapis roulant qui nous fait reculer. Pendant plus de 3h nous sommes devant le même paysage d’éoliennes. Impression étrange. Il y a peu de vent et pourtant la mer se soulève, poussée par des forces impressionnantes. A un moment le bateau se met à reculer. Le moral en prend un coup. Derrière nous, des rouleaux qui avancent, on pourrait presque surfer dessus. Faudra-t-il attendre la prochaine marée pour être libérés de ces courants ? Pendant combien de temps va-t-on encore reculer ? Vers 21h enfin on sort de cette zone de courant : 0,5 nœuds, puis 2 nœuds, ouf, c’est gagné, on avance de nouveau. On a 600 milles à parcourir pour rejoindre Madère.

Jour 2 : l’Atlantique. Au matin on ne voit déjà plus aucune côte. L’horizon à 360°. Autour de nous, que du bleu. Il y a du vent comme il faut, on avance à la voile, vent de travers. Mais une houle large nous prend sur le côté, c’est très inconfortable. Maëlle et Eléa sont de nouveau malades. Je nous croyais amarinés, mais non, pas encore. Je lutte pour ne pas être malade à mon tour, le cœur au bord des lèvres. Galettes de riz, biscottes, bananes… manger par petites bouchées. Mastiquer longuement. Regarder l’horizon. Vider les bassines à tour de bras (attention, les filles ont chacune leur couleur et je ne dois pas me tromper !). Réconforter autant que possible. Seb succombe à son tour. C’est donc cela l’Atlantique ! C’est notre bizutage de marins en herbe. On croise un énorme ferry. Mathilde de dire : « Eux ils sont tranquilles, je suis sûre qu’ils ne sentent même pas les vagues, ils sont bien confortables. Demain ils verront déjà la côte. Nous, c’est Koh-Lanta, on a le vent, les vagues, on survit sur le bateau ! » Un peu excessif peut-être… Ce n’est pas la croisière s’amuse, mais on rit bien quand même des blagues et des charades de papy !

Jour 3. Alors que je dors profondément dans le carré, une vague traîtresse m’éjecte de ma couchette et je tombe comme une masse : réveil brutal et douloureux. J’ai l’impression d’avoir pris un coup de poing dans le nez et j’ai le goût du sang dans la bouche. Finalement ce n’est pas si grave, je n’ai pas le nez cassé. Juste une entaille sur le haut du nez et un cocard à l’œil. Mais je suis sonnée. Tout ça parce qu’on n’a pas encore installé la toile antiroulis. Sébastien passe l’après-midi dans la cale pour essayer de réparer le moteur, en vain. Il est encore plus malade. Mathilde commence à faire des quarts. Dans la nuit, on est à la moitié du trajet. Durant mon quart, j’ai l’impression d’entendre le chant des baleines, mais non, ce n’est que le vent dans l’éolienne.

Jour 4. 7h. Papa vient me réveiller pour prendre mon quart. J’ai dormi 3h cette nuit. S’extirper de sa couchette. Enfiler sa salopette, sa veste, son harnais, son gilet de sauvetage. Nouvelle routine. Les nuits sont fraîches et au petit matin tout est humide, moite. Deux thés renversés. Apprendre à mesurer ses gestes, aller lentement. Se tenir tout le temps pour ne pas tomber. Ne pas se cogner ; j’ai déjà des bleus partout. Apprendre à patienter. Guetter la moindre trace de vie : un vol d’oiseau, des calamars et des bancs de poissons qui nagent à côté du bateau et sautent de temps en temps. On croise une tortue. Tout ce qui vient rompre la monotonie des vagues nous rend heureux ! Je prépare notre premier pain ce matin. A midi on peut humer la bonne odeur de pain chaud… et le déguster avec appétit ! Sébastien réussit à réparer le moteur.

Jour 5. J’ai très mal dormi. Mais il faut se lever quand même, faire son quart et s’occuper des filles. Bonne nouvelle : aujourd’hui elles ne sont pas malades et retrouvent l’appétit. On réussit même à potasser les guides de Madère. Le moral remonte. Si on a toujours du vent avec nous, on devrait arriver à Madère demain soir. La soirée finit bien avec un groupe de dauphins qui font de jolis sauts à côté du bateau. Je fais mon quart de nuit de 2h à 4h du matin. La mer est calme, le bateau glisse doucement. Je me sens bien. Mon corps suit les mouvements du bateau sans résistance. La nuit est noire, la lune est cachée par les nuages. J’aperçois des points brillants dans le sillage du voilier : du plancton luminescent. Comme des poussières d’étoiles tombées sur la mer.

Jour 6 : terre en vue ! Au petit matin on aperçoit la silhouette de l’île de Porto Santo. Madère n’est plus très loin ! Pour fêter ça, je fais de la cuisine avec Maëlle : un gâteau à la banane et une omelette au jambon. Nous sommes tous impatiens d’arriver. La côte volcanique est superbe. A 17h30 (heure locale – il y a une heure de décalage) nous arrivons au port, à la Marina Quinta do Lorde. Je saute sur le ponton ; que ça fait du bien de se dégourdir les jambes ! Enfin arrivés ! Une sorte de répétition générale avant la grande traversée. Il y a eu quelques moments difficiles, mais dans l’ensemble nous avons eu des bonnes conditions météo et le vent avec nous. Une bonne douche et un dîner au restaurant. Ce petit port est charmant ! Nous allons y rester une semaine et louer une voiture pour visiter l’intérieur de l’île.traversee_Gibraltar_Madere_2 détroit de Gibraltar coucher de soleil Atlantique calamar

Madère Madère Madère Marina Quinta do Lorde