Les cétacés : la parole à Eléa, notre cétologue en herbe

Les cétacés : la parole à Eléa, notre cétologue en herbe

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Durant ce voyage, ma passion pour les animaux marins s’est développée. Voici tous les cétacés que nous avons eu la chance de voir pendant notre périple : des dauphins communs, des dauphins tachetés, des dauphins au ventre rose qui font des sauts spectaculaires au Cap Vert, des dauphins de Risso, des globicéphales aux Canaries, des rorquals, plusieurs baleines dont une en République Dominicaine et les autres aux Açores, des cachalots (dont un qui a fait un énorme saut à Faial !) et des orques épaulards. Mais j’ai aussi vu beaucoup d’autres animaux marins : des tortues, des requins, des raies, toutes sortes de poissons, des étoiles de mer, des oursins normaux, des oursins diadèmes, des oursins dollars, des concombres de mer, des lambis, des langoustes, des crabes, et des méduses toutes différentes.

Le plus souvent, quand nous sommes en mer, nous avons la visite de dauphins. Ils peuvent être en train de chasser, nous les voyons donc passer et quelques curieux osent s’approcher du bateau ! Et ils peuvent tout aussi bien venir jouer à l’étrave de Maskali où je suis ravie de les voir et de les prendre en photo ! J’adore quand ils sautent très haut, c’est magnifique! En plus, ils sont tous différents : tachetés, gris et blancs, au ventre rose… Nous en voyons pratiquement tout le temps !

Voici toutes les fois où nous avons vu des cétacés, mes animaux préférés :

Entre Tenerife et la Gomera, aux Canaries, nous avons vu des globicéphales tout au long de cette traversée. Nous étions au moteur et nous apercevions des souffles, des ailerons, des dos, et des bosses (leur tête). Il y en avait partout, nous nous approchions d’eux en leur tournant autour (mais quand même pas trop pour ne pas les déranger…), et surtout, nous avons suivi pendant longtemps une maman et son petit, youpi ! Pendant cette traversée, nous avons vu des globicéphales au moins 7 fois !

Pendant la traversée pour arriver au Cap Vert, nous voyions souvent des dauphins mais ceux-là avaient le ventre rose et ils faisaient tout le temps des sauts incroyables ! Ces dauphins-là sont magnifiques, curieux, et surtout joueurs, je les adore! On en a seulement vu au Cap Vert.

Autre souvenir : nous venons de quitter la baie de Samana en République Dominicaine, quand papa nous appelle tous car il y a des souffles et le dos d’une baleine ! C’est vrai que la période où l’on peut les voir est de début mars à fin mars, car c’est ici même, à Samana, qu’elles se reproduisent. Comme nous sommes début avril, nous avons un peu dépassé la date… Il restait une retardataire ! Elle souffle au moins cinq fois et joue en nous montrant son dos et son aileron! Elle passe le long de la côte avant de continuer sa route…

Pendant la traversée Bermudes – Açores, nous avons vu de nombreux cétacés différents… En majorité des dauphins qui jouaient ou qui chassaient le poisson en compagnie d’oiseaux. A partir des cinq derniers jours, nous en voyions vraiment souvent et même plusieurs fois par jour ! Mais nous avons aussi vu des animaux beaucoup plus grands, et même énormes comme une baleine (ou peut-être un cachalot ?), et des dauphins de Risso. A un moment, Muriel qui était de quart nous appelle, il y a un cachalot ou une baleine à même pas dix mètres de Maskali ! Tout le monde court pour aller en haut, et moi avec mon appareil photo! Il/elle s’amuse dans la vague, c’est magnifique! Il s’éloigne rapidement quand même…  Alors que tout le monde est déjà redescendu dans le carré, je regarde de nouveau l’horizon dans la direction du cétacé, et là je vois sa queue descendre dans l’eau d’un mouvement très gracieux et souple… je suis émerveillée ! Je n’en reviens pas, il vient de plonger et je suis la seule à avoir vu sa queue!  Enfin, je n’ai malheureusement pas réussi à prendre une photo…

C’était devant les Açores, nous venions d’apercevoir le Pico. A un moment donné, papa qui était de quart nous appelle, il y a des mammifères marins! Tout le monde se précipite mais il n’y a que moi qui prends mon appareil photo. Au début, j’ai cru que c’était des globicéphales blancs avec des marques grises sur leur corps. Mais en consultant un livre, j’apprends que ce sont des dauphins de Risso, d’ailleurs, j’ai eu une super photo!

Lors de notre escale aux Açores, sur l’île de Faial, au port de Horta, nous avons fait une sortie en mer pour aller voir des cétacés, avec un organisme de whale watching. Nous sommes tous partis sur un gros Zodiac en début d’après-midi. Nous avons longé la côte de Faial et aperçu l’île d’en face : le Pico. Vers la pointe de Faial, on a aperçu un souffle ; nous avons ralenti : plusieurs souffles sortaient de l’eau et l’animal nous montrait son dos et son aileron! J’étais trop contente, en plus, je l’ai pris en photo et j’ai réussi une photo magnifique ! Le monsieur qui conduisait le Zodiac nous a appris qu’il s’agissait de deux cachalots. Soudain… un des cachalots est sorti de l’eau avec une puissance incroyable, il a fait un saut vraiment, mais vraiment spectaculaire!!! A la fin du saut, le cachalot nous a laissé apercevoir sa queue s’enfoncer sous l’eau d’un mouvement souple et majestueux. J’étais surprise, excitée et folle de joie… Je n’y croyais pas : déjà, c’était la première fois que je voyais un cétacé faire un énorme saut (sauf les dauphins bien sûr!) et en plus, j’avais réussi à prendre une photo plutôt pas mal mais un peu floue ! Cette image de saut, je l’ai encore dans ma tête et je pense que je l’aurais toujours en tête jusqu’à la fin de mes jours… Ensuite, alors que les cachalots avaient replongé, nous avons guetté les alentours et nous les avons revus, mais sans saut spectaculaire cette fois. A un moment donné, nous avons tous entendu des souffles d’air (au moins 5 sauf qu’il y avait que 2 ou 3 animaux), le chauffeur du Zodiac nous a dit que c’était des rorquals, ils étaient près de la côte. On voyait bien leur dos, leur corps et  leur aileron. Super, maman et moi, nos appareils photos en main : nous mitraillons !!! Et nous avons ensuite vu des dauphins qui jouaient et faisaient plein de sauts ! Après avoir suivi les rorquals, nous sommes retournés vers Faial et nous avons encore aperçu des souffles ; en fait, un animal se dirigeait droit sur nous en montrant son dos… Heureusement, il a replongé, mais plutôt près de notre Zodiac quand même! Et voilà, je garde de merveilleux souvenirs de cette sortie ainsi que des images dans ma tête et, bien sûr, de magnifiques photos !!!

Alors que nous étions dans le détroit de Gibraltar, papa m’appelle, il y a des animaux marins, j’explique… Je monte avec les jumelles et mon appareil photo, et je vois comme deux bouées qui étaient poussées par quelque chose qui faisait des jets d’eau, une très près du bateau, à quatre mètres et  l’autre plus loin. Mais papa regarde mieux avec les jumelles, et me dit que ce sont deux orques épaulards. Avec papa, nous sommes les seuls à les avoir vus. En sachant ce que c’est, je prends plus de photos ! Plus tard dans l’après-midi, le long de la côte espagnole, comme la mer est plate, on distingue des ailerons de très loin et on  voit très bien les dauphins par transparence, ils sautent vraiment super haut en vrillant ! Ils s’approchent du bateau et ils sautent tellement qu’ils ne nagent presque pas ! Ils sont revenus au moins quatre fois ! Quelle chance ! Je vous montre mes meilleures photos, il y en a beaucoup mais j’ai eu du mal à choisir !

Eléa

Un globicéphale devant un catamaran du rallye, en route vers la Goméra.
Un globicéphale devant un catamaran du rallye, en route vers la Goméra.
Dauphin tacheté de l'Atlantique.
Dauphin tacheté de l’Atlantique.
Notre première baleine, à Samana.
Notre première baleine, à Samana.
Quel saut !
Quel saut !
Un trio de dauphins sautant en même temps !
Un trio de dauphins sautant en même temps !
Deux dauphins de Risso à l’approche des Açores.
Deux dauphins de Risso à l’approche des Açores.
Le dos d’un dauphin commun, en Espagne.
Le dos d’un dauphin commun, en Espagne.
Magnifique queue de cachalot, à Faial.
Magnifique queue de cachalot, à Faial.
Éclaboussures faites par le cachalot à la fin de son saut, à Faial.
Éclaboussures faites par le cachalot à la fin de son saut, à Faial.
Saut de dauphin commun à Faial.
Saut de dauphin commun à Faial.
Souffle d’un rorqual, à Faial.
Souffle d’un rorqual, à Faial.
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L’énorme dos d’un rorqual, à Faial.
Orque épaulard, dans le détroit de Gibraltar.
Orque épaulard, dans le détroit de Gibraltar.
Dauphin commun faisant un saut et une vrille en même temps, après Gibraltar.
Dauphin commun faisant un saut et une vrille en même temps, après Gibraltar.
Quelle rapidité !
Quelle rapidité !
Joueur, le dauphin !
Joueur, le dauphin !
Tout le corps d’un dauphin en action !
Tout le corps d’un dauphin en action !
Deux dauphins sautant ensemble.
Deux dauphins sautant ensemble.
Du 2 au 4 septembre : de Madère à La Graciosa

Du 2 au 4 septembre : de Madère à La Graciosa

Voile, Voyage

Encore une traversée épique !

Jour 1. Nous quittons la marina Quinta do Lorde en fin de matinée. Non loin de la côte, on aperçoit deux grands ailerons et deux souffles. Cela semble plus gros que des dauphins. Sans doute des globicéphales, mais ils poursuivent leur route sans qu’on ait pu voir leur tête ! Il y a un peu de vent, on met le génois. Assez vite, une vilaine houle fait tanguer le bateau. Et rebelote, le mal de mer fait son retour. Cette fois-ci nous sommes tous malades, excepté papa. J’essaie de me reposer pour que ça passe. Nous longeons les Ilhas Desertas, qui portent bien leur nom : de gros cailloux de lave brun-ocre. Puis on met le cap vers La Graciosa, une île des Canaries. En fin de journée le vent mollit et Sébastien veut mettre un peu de moteur, oubliant qu’on a installé l’hydrogénérateur à l’arrière. Voilà que le bout se prend dans l’hélice qui se bloque. Plus de moteur. Après le premier problème du moteur et le pilote qu’on a dû réparer à Madère, une galère de plus ! Nous poursuivons à la voile pour la nuit malgré le peu de vent, pas le choix. On avance quand même à 3 nœuds. J’arrive à reprendre le dessus et surmonter le mal de mer. Je prends mon quart de nuit de 1h30 à 4h30. La nuit est noire, opaque. De gros nuages obscurcissent les étoiles. Dans l’eau, des paillettes scintillent : encore du plancton bioluminescent. J’adore ! Quelle ingéniosité de la nature ! S’il y a du plancton, c’est qu’il y a des baleines ! Mais elles ne se sont pas encore montrées… J’imagine la vie qui grouille sous l’eau, poissons et mammifères marins. J’aimerais avoir des branchies pour découvrir cette vie invisible. J’aime les quarts de nuit, un des rares moments de calme dans la journée. Les filles sont endormies et je n’ai pas à m’inquiéter pour elles. J’ai mon petit rituel : je me prépare un bon thé, je grignote un gâteau et j’écoute de la musique tout en surveillant l’horizon et la mer.

Jour 2. Au matin un groupe de dauphins tachetés viennent nous rendre visite et sautent à côté du bateau ! Ils sont superbes ! Vers 10h30, Sébastien enfile sa combinaison de plongée, s’attache et se met à l’eau pour essayer de démêler le bout. D’abord en apnée mais il y a trop de houle et de courant, il boit la tasse. Impossible de rester longtemps sous l’eau pour travailler. Il sort donc sa bouteille de plongée. Je ne suis pas tranquille : c’est sa première plongée depuis qu’il a passé le niveau 1 en juillet à Port-Leucate. Mais tout se passe bien et le bout est sorti. Le moteur peut redémarrer. Heureusement, car il n’y a plus du tout de vent ! Dans l’après-midi, nous croisons encore quelques dauphins à plusieurs reprises. Parfois ils jouent un moment autour du bateau, d’autres fois ils poursuivent leur route au large. C’est toujours un immense bonheur pour moi de les voir s’approcher du bateau. Quart de nuit similaire à celui de la nuit dernière. Sauf que nous sommes au moteur, c’est moins agréable d’avoir ce bruit lancinant.

Jour 3. Nous sommes impatients d’arriver à La Graciosa ! Il n’y a toujours pas de vent, nous avançons au moteur. En début d’après-midi, les contours de l’île se dessinent entre les nuages. On aperçoit également Lanzarote derrière. La Graciosa est une île allongée et plate d’où s’élèvent quatre volcans. Il faut montrer patte blanche pour y accéder : le mouillage est soumis à une autorisation préalable car l’île fait partie d’une réserve naturelle. Vers 17h nous jetons l’ancre devant la Playa Francesa. L’eau est limpide et turquoise, on a qu’une seule envie : plonger ! A peine arrivés, les filles se baignent autour du bateau. Puis nous allons sur la plage en annexe. On pourrait s’attendre à trouver du sable noir sur cette île volcanique, mais non, ici le sable est blanc et fin. Nous retrouvons nos nouveaux compagnons de route, rencontrés à Madère : l’équipage de Balanec. Oh, bonheur, ils ont deux filles de 5 ans et 8 ans et demi ! Ils font partie du rallye « Barbados 50 » comme nous. Gaëlle est journaliste et tient également un blog de voyage !