Traversée Canaries – Cap Vert – Du 12 au 18 octobre

Traversée Canaries – Cap Vert – Du 12 au 18 octobre

Préparatifs, Voile, Voyage

Bien arrivés au port de Mindelo à Sao Vicente ! Nous sommes restés quelques jours et nous repartons aujourd’hui faire un tour des autres îles de l’archipel du Cap Vert, puis nous reviendrons à Mindelo début novembre. Plutôt qu’un récit journalier, je vous propose un carnet thématique de cette traversée.

Navigation et météo. Nous avons eu de bonnes conditions pour traverser, mais il nous a manqué un peu de vent. Les alizés n’étaient pas franchement au rendez-vous. Nous avons donc navigué pour moitié à la voile (les premiers jours) puis au moteur. Maskali se comportait bien au portant (vent et mer venant de l’arrière, qui nous poussent) et avançait parfois à plus de 7 nœuds. Nous avons fait de jolis quarts de nuit éclairés par la pleine lune. La mer était peu agitée, avec parfois une longue houle caractéristique de l’Atlantique. On a également eu une mer d’huile durant les moments de pétole (pas de vent du tout). Sébastien a pu tester le spi : c’est toujours une manœuvre un peu délicate et tout a bien marché. Ce qui est étonnant, c’est que nous avons navigué en solitaire, croisant à peine un ou deux bateaux, alors que tous les voiliers du rallye sont partis quasiment en même temps. L’océan est vaste et nous avons tous suivi des routes différentes pour aller au même endroit.

Mal de mer. Nous avons tous testé (sauf papy qui n’est jamais malade) un nouveau système anti-mal de mer élaboré par l’un des participants du rallye, et qui est en train d’être commercialisé : e-trigg. Il s’agit d’une pastille en métal de la taille d’une pièce de monnaie à coller sur la peau. Le concepteur reste énigmatique sur le procédé, mais il n’y a ni produit chimique ni effets secondaires. Vous pouvez lire l’article de Gaëlle (de Balanec) sur le sujet. Sébastien pense qu’il s’agit d’un placebo, mais le fait est que ça a plutôt bien marché sur nous ! Seule Eléa a vomi 2 ou 3 fois, mais rien à voir avec le début et son temps de récupération était beaucoup plus rapide.

Sommeil. Ce qui est difficile à gérer durant les longues traversées, c’est le manque de sommeil. Il faut faire marcher le bateau de jour comme de nuit. Bien sûr nous avons le pilote automatique qui tient bien le cap (mieux que nous !) mais il faut faire la veille, c’est-à-dire surveiller qu’il n’y ait pas d’autres bateaux ou d’obstacles sur notre route. Nous sommes trois à bord à nous relayer, donc nos quarts ne sont pas très longs (nous changeons toutes les 2 h). Mais il faut réussir à dormir avant et après son quart, ce qui n’est pas toujours évident. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un voilier n’est pas silencieux, il fait même beaucoup de bruit en navigation : il y a les vagues qui tapent sur la coque, les voiles qui claquent, le bois qui craque, et puis le bruit du pilote automatique ainsi que du moteur lorsqu’il tourne. Et à l’intérieur, les bruits sont amplifiés.

Avaries. Peu de problèmes à déplorer, heureusement ! La veille de notre arrivée, le moteur a ralenti soudainement. Les filtres à gasoil étaient très encrassés et Sébastien a dû les nettoyer et les changer. Ensuite le moteur est reparti comme avant.

Energie. Nous avons pu constater que nous étions autonomes en énergie à bord. Le bateau est équipé de panneaux solaires et d’une éolienne qui nous permettent d’alimenter les deux frigos, les appareils électroniques (GPS, radar, navtex, iPad avec les cartes pour la navigation…), les lumières, le dessalinisateur et le pilote automatique. Nous avons également un hydrogénérateur (hélice tractée derrière le bateau qui fait tourner une dynamo) que nous installons la nuit afin de remplacer les panneaux solaires qui ne produisent plus d’énergie. Pour limiter la consommation, nous éteignons un des frigos durant la nuit. Bien sûr quand nous sommes au moteur, celui-ci recharge les batteries.

Cambuse. Avant une traversée, il faut anticiper ! La veille du départ nous avons fait de grandes courses au supermarché et au marché local pour les fruits et les légumes, qui sont ensuite rangés dans des filets ou des bacs aérés. En général, j’essaie de préparer à l’avance de quoi manger pour le premier jour, par exemple un cake salé et des œufs durs, ou bien une salade de riz. Eléa a rédigé une suggestion de menus pour la semaine. La mer étant plutôt calme, j’ai réussi à cuisiner normalement, comme à terre : quiche, gâteau, salade composée… Nous avons fabriqué notre pain, cuit au four dans une cocotte en fonte. Le premier n’a pas beaucoup levé, manquait de sel et n’était pas assez cuit… mais mangeable ! Le second était mieux réussi. Il faut vérifier tous les jours que les fruits et les légumes ne s’abîment pas. Le 3e jour je me suis aperçue que certains commençaient à se gâter. J’ai donc adapté les menus pour ne rien gaspiller : poêlée de légumes, salade de fruits, gâteau à la banane… Les œufs se conservent très bien et longtemps hors du frigo à condition de les retourner tous les 3 jours pour éviter que le jaune se colle à la coquille. Au final, je ne me suis pas trop trompée au niveau des quantités, il nous restait de quoi manger à l’arrivée. L’enjeu pour la traversée de l’Atlantique sera de conserver des produits frais pour au moins 15 jours, voire 3 semaines. Je n’ai guère envie de manger des conserves…

Eau. En mer et dans les îles où il ne pleut que 2 ou 3 fois par an, l’eau douce est particulièrement précieuse. Pas question de la gaspiller ! Nous sommes partis avec le réservoir plein d’eau douce, c’est-à-dire 350 litres. A l’arrivée il nous restait un peu plus de 100 litres. Nous avons donc eu une consommation raisonnable, mais il faudrait être encore plus économe. Cette eau (en général non potable – cela dépend des ports) sert à se laver les mains et faire sa toilette, se brosser les dents, cuisiner (quand elle est bouillie), laver la vaisselle… Pour l’eau potable, nous avons un dessalinisateur à bord. Tous les efforts de Sébastien pour le réparer n’ont pas été vains ! Il a très bien fonctionné. Il nous permet de remplir une bouteille en 2 minutes et nous assure de l’eau potable à volonté ! Sébastien a également installé une pompe à eau de mer. On peut ainsi laver la vaisselle à l’eau de mer et la rincer à l’eau douce. L’eau de mer peut même être utilisée pour la cuisson du riz et des pâtes ou la fabrication du pain. Attention toutefois à utiliser moitié eau de mer, moitié eau douce, sinon c’est beaucoup trop salé et amer !

Déchets et recyclage. En bateau, un autre point important est la gestion des déchets. Si nous ne voulons pas être envahis de poubelles, il faut trier. Nous avons 5 types de poubelles à bord : une « normale », une pour les déchets organiques, et les autres pour les matériaux recyclables (papier/carton, plastique, métal, verre). Rien d’exceptionnel à cela, la plupart d’entre vous font également le même tri à terre, avec un coin compost au fond du jardin ou sur le balcon. Lorsque nous sommes au large, nous pouvons jeter tout ce qui est biodégradable. Tout le reste est conservé jusqu’à ce qu’on arrive au port où, en général, des bacs de tri sont prévus.

Pêche. Les filles sont devenues des championnes de la pêche ! Nous avons eu de la chance durant cette traversée, les poissons ont bien mordu. Nous avons attrapé des petites daurades, ce qui a bien agrémenté les menus. La technique pour les tuer rapidement est de les aveugler avec un chiffon et de leur verser un peu d’alcool dans les ouïes. Cuites au four, c’est un délice !

Animaux rencontrés. Nous avons croisé des dauphins à plusieurs reprises ! Dès le 2e jour, à 8h30 du matin, un groupe de dauphins s’approchent du bateau. Maëlle est la première à les voir ! Nous allons tous à l’avant de Maskali pour les voir jouer et sauter à l’étrave, il y en a au moins une dizaine. Ils profitent de la vague créée par le bateau pour surfer. Ils nous accompagneront pendant au moins une demi-heure ! Les autres jours ils sont restés moins longtemps, sauf le dernier jour, en approchant du Cap Vert, c’était un vrai festival ! Juste au lever du jour, des dizaines de dauphins sont venus, nous offrant un florilège de sauts extraordinaires, des vrilles, c’était incroyable ! Nous avons également croisé une grande tortue nageant tranquillement à la surface de l’eau. Et une multitude de poissons volants ! D’ailleurs, les dauphins faisaient des bonds pour les attraper en vol ! Nous avons vu des oiseaux, même très loin de la terre, c’était étonnant. Je n’ai pas pu identifier les espèces, mais il y avait des petits oiseaux noir et blanc qui ressemblaient à des hirondelles, et d’autres plus grands proches des goélands.

Occupations. Les filles ont un peu avancé leurs cours du CNED ce qui est une bonne chose. Elles n’ont pas encore tout à fait rattrapé leur retard… Un peu de lecture, regarder les guides touristiques, écouter de la musique. Du dessin, des découpages. Ce qui est regrettable, c’est que les filles passent beaucoup de temps à se chamailler, comme à terre, ça n’a pas changé ! Elles se plaignent parfois de s’ennuyer en mer, mais j’essaye de leur expliquer que c’est un luxe de pouvoir s’ennuyer, cela veut dire que tout le champ des possibles est ouvert, que l’on a du temps pour rêver ou méditer…

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El Hierro – Le 9 octobre

El Hierro – Le 9 octobre

Voyage

Dernière île de l’archipel des Canaries avant de partir vers le Cap Vert ! Celle-ci est encore moins touristique que ses sœurs. Le port vient juste d’être aménagé pour le rallye. D’ailleurs à l’arrivée, notre taquet d’amarrage n’était même pas vissé ! Nous ne faisons pas le tour traditionnel en bus car les filles doivent avancer les cours du CNED et finir leurs premières évaluations. Le wi-fi fonctionne mal et c’est un véritable parcours du combattant : d’abord scanner les feuilles avec une appli sur l’iPad, puis transférer les fichiers sur l’ordinateur, aller sur un site pour convertir les jpg en pdf, les renommer, et enfin, les envoyer sur le site du CNED. Je vous passe le temps infini de chargement du site, les plantages, etc. A minuit nous avons réussi à passer tous les fichiers ! Ceci mis à part, le peu que nous avons vu de l’île était chouette ! Un matin il y a eu un petit marché artisanal avec une dame qui vendait ses céramiques tout en faisant une démonstration. Les filles sont restées longtemps à l’observer, puis nous sommes retournées au bateau chercher un pain d’argile et Maëlle et Eléa se sont installées à côté d’elle pour faire du modelage. Un joli moment de partage ! La veille du départ, c’était l’effervescence sur les pontons, chacun préparant son bateau…el-hierro_00 El Hierro El Hierro El Hierro El Hierro

 

La Palma – Le 5 octobre

La Palma – Le 5 octobre

Voyage

Navigation un peu musclée pour arriver jusqu’à la Palma, avec 25 nœuds de vent et une mer agitée. Les filles ont eu le mal de mer, mais sinon tout s’est bien passé. Comme pour la Gomera, nous sommes restés 3 jours et c’était beaucoup trop court ! Encore une île très agréable, où les touristes se font plus rares. Le guide nous a expliqué que La Palma est plus récente que ses sœurs (12 millions d’années tout de même !) ; du coup il n’y a pas encore eu beaucoup d’érosion et il y a peu de plages. L’île est très verte et la végétation luxuriante en montagne. La culture de la banane est prépondérante ici, comme à la Gomera. A chaque escale, j’ai plaisir à aller au marché local et remplir le bateau de fruits et légumes frais. Sur ce marché il y avait une vendeuse de jus de canne à sucre et fruits, qu’elle préparait dans une grande presse (vous verrez sur la photo). Un délice, accompagné de chips à la banane !La Palma La Palma La Palma - bananeraies

La Palma - marché de Santa Cruz
Jus de canne au marché de Santa Cruz de La Palma
Jus de canne Santa Cruz de La Palma
Une centrifugeuse de choc !
La Palma
Au retour du marché, les fruits et légumes sont lavés avant d’être rangés à bord.

 

Gran Canaria express

Gran Canaria express

Loisirs, Voyage

De Las Palmas de Gran Canaria je n’ai pas vu grand-chose hormis le port, immense. C’est une grande métropole avec des buildings et une autoroute qui passe juste au-dessus du port et de la plage ! On sent la pollution à plein nez et même le sable est poussiéreux. Sur la playa de las Alcaravaneras, pas de mouettes ni de goélands : ce sont les pigeons qui se pavanent ou font la sieste sur le sable. Ce qui est amusant, c’est que les écoliers font leur cours d’EPS sur la plage : course sur le sable pour s’échauffer, étirements, jeux en équipe, et hop ! tout le monde à l’eau pour une séance de natation ! Je n’ai pas fait l’excursion en bus pour visiter l’île car Maëlle était malade (un gros rhume, mais ça va mieux maintenant). Eléa a joué les reporters à ma place et a ramené quelques belles photos du centre montagneux.La Palmas de Gran Canaria Gran Canaria Gran Canaria

 

Notre circuit aux Canaries

Notre circuit aux Canaries

Voile, Voyage

Nous quittons ce matin Lanzarote pour une autre île des Canaries : Gran Canaria. Plusieurs d’entre vous m’ont demandé le « programme » avec le rallye : le 25 septembre nous irons à Tenerife, puis le 2 octobre à la Gomera, le 5 octobre à La Palma, le 9 octobre à El Hierro. Et le 12 octobre, ça sera le départ vert le Cap Vert. Nous restons donc encore un bout de temps aux Canaries ! Belle journée à vous. Et un message pour les plus discrets d’entre vous qui suivez le blog mais n’osez pas laisser de commentaire : lancez-vous ! Ca me fait tellement plaisir de lire vos commentaires !